Dans la conception ancienne (Aristote, Machiavel, Montesquieu), la corruption ne désigne que la dénaturation des principes sur lesquels se fonde un système politique. Dans notre société, la corruption correspond à tout forme d'échange social, secret, par lequel les détenteurs du pouvoir politique ou administratif ménagent, sous une forme ou sous une autre, le pouvoir ou l'influence qu'ils exercent en vertu de leur mandat ou de leur fonction. Mais la corruption ne s'arrête pas à ce que réprime le code pénal. De son côté, la classe politique a soigné les symptômes sans en guérir les causes. Pour cela, il faut analyser les modalités de la corruption et ses impacts finals. Il en va de la dignité de la politique et du politique. Il ne s'agit pas tant de trouver une définition générale ou particulière à la corruption mais plutôt d'en analyser les caractéristiques les plus tangibles et de comprendre comment ce phénomène s'est répandu alors même qu'il se trouve universellement condamné dans notre République. Cette démarche permettra de mettre en exergue quelques remèdes capables d'atténuer le phénomène et non pas de le masquer. Nous manquerions d'honnêteté si nous pensions pouvoir éradiquer la corruption. Il n'existe pas de panacée à ce phénomène puisque chaque système, chaque nation a ses particularités propres. Les solutions ne peuvent être envisagées qu'en liant histoire et culture, expérience et système national. La corruption est favorisée par deux phénomènes majeurs : Une conception dominante des rapports entre les individus et l'appareil politico-administratif qui accumule les précautions et contrôles pour éviter le détournement privé de la chose publique ; une confusion des rôles et des genres par le culte des cumuls des mandats et des fonctions par exemple.
[...] Il ne faut pas oublier non plus que la corruption a un coût moral non négligeable et que s'il y a une absence de réaction du public ce n'est que parce qu'elle est endémique et endogène. Conclusion Le défit éthique lancé aux élites politiques et administratives consiste à trouver une solution au faible attrait pour le pluralisme et à l'indifférence de ces mêmes élites. L'excuse de l'efficacité, qui justifierait ou légitimerait l'illégal, ne peut se permettre de primer sur les valeurs démocratiques. [...]
[...] Les comportements particularistes l'emportent alors sur les principes universalistes. Du point de vue juridique (puisque la norme juridique est censée traduire le système de valeurs d'une société), le code pénal condamne le corrupteur et le corrompu pour des décisions ou des faveurs justes ou contraires à la loi. De façon beaucoup plus théorique, Heidenhamer propose une classification de la corruption de trois manières se rapportant toujours au domaine des valeurs : une corruption noire (condamnée unanimement), une autre blanche (que la majorité estime bénigne) et enfin la grise (source de conflits). [...]
[...] Mais la corruption ne s'arrête pas à ce que réprime le code pénal. De son côté, la classe politique a soigné les symptômes sans en guérir les causes. Pour cela, il faut analyser les modalités de la corruption et ses impacts finals. Il en va de la dignité de la politique et du politique. Il ne s'agit pas tant de trouver une définition générale ou particulière à la corruption mais plutôt d'en analyser les caractéristiques les plus tangibles et de comprendre comment ce phénomène s'est répandu alors même qu'il se trouve universellement condamné dans notre République. [...]
[...] Ce développement se traduit par un élargissement du champ d'application (du politique vers le social) et d'une emprise plus importante (de la simple intention à la réalisation). L'auteur a pris pour exemple le cas de l'Etat-Providence. Dans ce contexte, s'il existe une intervention du politique en faveur de ses mandants, elle contribue à renforcer le caractère dual de l'Etat en affaiblissant la part légale-rationnelle au profit d'une bureaucratie patrimoniale. On rentre alors dans le domaine du clientélisme, c'est-à-dire d'une relation personnelle fondée sur la réciprocité, caractérisée par la dépendance et la verticalité. Personnelle parce qu'il existe une hiérarchie des élus et des réseaux. [...]
[...] Une mesure empirique de la corruption est rendue très difficile par le peu de cas dénoncés. Une chose est certaine c'est que la corruption va souvent de pair avec l'exercice de l'autorité. Il y a alors une quasi- institutionnalisation qui entraîne la création d'une société occulte et mafieuse à l'intérieur même de l'Etat de droit. Par exemple, le financement des partis politiques dans les années 1980 à permis de mettre sur pieds la pratique de mise du pouvoir décisionnel à l'encan. [...]
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