Cet ouvrage propose une approche théorique des institutions plutôt originale.
D'abord parce que Virginie Tournay propose une comparaison entre les controverses sur la classification des « agrégats » dans le domaine de la biologie et les controverses dans le domaine de l'étude des politiques publiques. L'auteur suppose qu'il est possible, et souhaitable, de transposer en sciences sociales les apports théoriques des biologistes, pour comprendre les institutions et leurs évolutions. Cette méthodologie doit permettre de comprendre les processus de transformation des institutions, sans se contenter des outils méthodologiques propres à la science politique. Cette approche permet à l'auteure de montrer que l'institution n'est qu'une détermination possible parmi d'autres modes d'assemblages sociaux : elle est une matière sociale en mouvement, sans frontières définies. Les institutions, au premier rang desquelles figure l'État, sont des « agrégats sociaux inachevés (…) continûment renouvelés par les épreuves » qu'ils rencontrent. L'institutionnalisation s'apparente alors à un regroupement comportant un nombre infini de degrés, toujours en mouvement, et réversible.
[...] Vie et morts des agencements sociaux : de l'origine des institutions. Cet ouvrage propose une approche théorique des institutions plutôt originale pour les étudiants de Master de Sciences de Gouvernement Comparées que nous sommes. D'abord parce que Virginie Tournay propose une comparaison entre les controverses sur la classification des agrégats dans le domaine de la biologie et les controverses dans le domaine de l'étude des politiques publiques. L'auteur suppose qu'il est possible, et souhaitable, de transposer en sciences sociales les apports théoriques des biologistes, pour comprendre les institutions et leurs évolutions. [...]
[...] Cet apport ouvre certes des perspectives d'analyses nouvelles en science politique, mais il n'est pas certain que la méthode proposée soit transposable à l'étude de l'ensemble des institutions qu'étudie traditionnellement la science politique. Les études de cas proposées sur la Société Royale de médecine et l'Agence française de veille sanitaire (AFSSAPS) sont en effet très directement liées à des enjeux médicaux qui intéressent la biologiste de formation qu'est Virginie Tournay. L'ouvrage étant issu d'un travail de thèse, on peut lui reprocher sa forte densité et la longueur du préambule détaillant le cadrage théorique dans lesquelles l'auteure s'inscrit. [...]
[...] La naissance et le développement des institutions dépendraient de contingences multiples : d'interactions entre acteurs, de configurations de pouvoir, de progrès techniques, de choix politiques, etc. Les institutions se définiraient ainsi en fonction de ces multiples relations. Ce point peut être discuté : une institution peut être comprise à partir de ses fonctions, de son organisation, de la sociologie de ses membres. Une cause finale peut être également à l'origine de l'émergence d'une institution. Cela semble trop réducteur et donc insuffisant pour Virginie Tournay, qui justifie ainsi l'apport des sciences naturelles à son analyse. [...]
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