Le spécialiste français en géoéconomie et géopolitique François Heisbourg a analysé récemment le « grand tournant du commencement du siècle » dans deux ouvrages publiés cette année : un essai, Vainqueurs et Vaincus – Lendemains de crise (Stock, Paris, Février 2010) et Les Conséquences stratégiques de la crise (un ouvrage collectif, publié Odile Jacob, Paris, Février 2010).
Dans l'ouvrage que nous allons étudier Vainqueurs et Vaincus – Lendemains de crise, l'auteur dresse l'état des rapports de force stratégiques suite à la Grande Récession de 2007-2009. La crise sert alors de révélateur à l'évolution des rapports de force, mais c'est aussi une rupture dans l'équilibre du monde. François Heisbourg analyse alors la redistribution des cartes après crise en tentant de faire émerger les vainqueurs et les vaincus de la crise comme le titre de l'ouvrage le suggère. Cet ouvrage est publié dans un contexte où les pays tentent de sortir de la crise, où les bilans des plans de relance commencent à émerger et à se faire ressentir dans l'économie; l'année 2010 est une année qui voit la multiplication des rencontres internationales afin de lutter contre la crise et de mettre en place des actions communes mais aussi afin de prendre des mesures contre le réchauffement climatique : on citera ainsi les sommets des G8 et G20 ainsi que le sommet UE/Etats-Unis à Lisbonne ou encore le sommet de Cancun sur le climat. Ainsi nous allons voir maintenant comment l'auteur analyse l'état des rapports de force mais comment certaines de ses affirmations peuvent aussi être nuancées voire remise en cause.
[...] Ainsi, le constat optimiste de la situation des pays pauvres convient là encore d'être nuancé. Enfin, si un transfert de technologie de la part du Nord vers les pays du Sud est envisagé pour favoriser un développement durable dans ces pays, l'environnement doit être également une préoccupation dans les pays du Nord. La lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu mondial et l'auteur insiste beaucoup sur ce point. Le développement de technologie pour lutter contre le réchauffement climatique peut se voir comme un atout pour la puissance qui saura la maitriser. [...]
[...] En outre, c'est sa vision pessimiste de la situation européenne que l'on pourrait aussi nuancer. L'auteur soutient la thèse que la crise a aggravé les divergences entre les pays de l'Union européenne de par les difficultés à ériger des plans de relance économique communs et une diversité des politiques économiques des pays membres de l'UE. Certes la crise a accentué les défauts déjà présents de l'Union européenne que sont les difficultés à mettre en place un budget commun et la préférence des Etats membres à privilégier des politiques de relance nationales plutôt qu'une action commune à l'échelle européenne. [...]
[...] Dans l'ouvrage que nous allons étudier Vainqueurs et Vaincus Lendemains de crise, l'auteur dresse l'état des rapports de force stratégiques suite à la Grande Récession de 2007-2009. La crise sert alors de révélateur à l'évolution des rapports de force, mais c'est aussi une rupture dans l'équilibre du monde. François Heisbourg analyse alors la redistribution des cartes après crise en tentant de faire émerger les vainqueurs et les vaincus de la crise comme le titre de l'ouvrage le suggère. Cet ouvrage est publié dans un contexte où les pays tentent de sortir de la crise, où les bilans des plans de relance commencent à émerger et à se faire ressentir dans l'économie; l'année 2010 est une année qui voit la multiplication des rencontres internationales afin de lutter contre la crise et de mettre en place des actions communes, mais aussi afin de prendre des mesures contre le réchauffement climatique : on citera ainsi les sommets des G8 et G20 ainsi que le sommet UE/Etats-Unis à Lisbonne ou encore le sommet de Cancun sur le climat. [...]
[...] Cette Chine qui sort de la crise sur un air de triomphe peut se voir accompagnée de la Russie. En effet, cette dernière a profité quelque peu de la crise afin de légitimer elle aussi le pouvoir politique en place : le gouvernement de Moscou s'est octroyé le rôle de sauveur tout étant fait pour cacher les faiblesses réelles du pays. Ainsi, on peut tout de même constater que la crise n'a ni entrainé une modération dans le comportement de la Russie, ni un affaiblissement de sa position stratégique. [...]
[...] Jusque ici l'analyse de l'auteur semble pertinente et ces anticipations de tensions mondiales se sont révélées vraies. Pourtant, il semble que François Heisbourg soit parfois trop pessimiste et ait une vision trop négative notamment à propos de son analyse des éclopés de la crise européens. En effet, son analyse de la situation du Japon est juste : celui-ci, qui était devenu une réussite statique et égalitaire en termes sociaux se retrouve être aujourd'hui une société industrialisée parmi tant d'autres et aux faiblesses conséquentes. [...]
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