Les relations internationales doivent, pour être analyser, se situer dans un cadre théorique, dans une certaine vision du monde.
Et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le réalisme est sans aucun doute la ou l'une des théories dominantes dans la discipline des relations internationales. Elle fut même le principale moteur de ce domaine de recherche durant les trois décennies qui ont suivies la seconde guerre mondiale. Et malgré quelques difficultés depuis, et notamment en ce qui concerne une trop grande simplicité et l'incapacité du réalisme à expliquer la fin de la Guerre Froide, cette théorie reste toujours, de nos jours, une théorie centrale.
[...] Par ailleurs, on considère que le père du néoréalisme est Kenneth Waltz. La question de l'influence du système international sur le comportement des Etats n'était pas totalement absente du réalisme classique. Mais pour les néoréalistes, le système est un tout en soi qui est différent de la simple somme de ses parties constituantes (Ensemble > somme des parties). Il faut différencier les deux courants. Les réalistes néoclassiques privilégient surtout deux variables internes : ( ce que Zakaria appelle la puissance étatique C'est la portion de la puissance nationale que le gouvernement peut extraire à ses propres fins et [qui] reflète la facilité avec laquelle les décideurs principaux peuvent atteindre leurs objectifs. [...]
[...] C'est pourquoi le réalisme a émergé dans l'entre-deux-guerres, alors que l'idéalisme prônant la paix généralisée était influent (président américain Wilson et son discours des 14 points, Création de la SDN, volonté de ne plus revivre une horreur comme la Première Guerre mondiale). Les réalistes reprochaient la naïveté qu'avaient selon eux les penseurs de l'idéalisme. Car pour les premiers, la guerre ne pourrait jamais être éradiquée. ( Cf : la longue citation que fait Macleod d'Hans Morgenthau (Politics Among Nations). Ce dernier, dans cette citation, expose les deux visions du monde. [...]
[...] Attention, pour un réaliste comme Raymond Aron, les régimes intérieurs des acteurs collectifs constituent une des variables du système international Il parle cependant des différences entre les règles de fonctionnement des régimes internes et ceux du système international. Il y a une donnée qui est immuable chez tous les théoriciens du réalisme. C'est la nature anarchique des relations internationales. Cela ne signifie pas que le monde est chaotique, mais cela veut dire qu'il n'existe pas d'autorité centrale qui régisse les relations entre Etats souverains, qui serait capable d'imposer sa volonté de façon légale sur ces derniers. Il n'y a donc pas de règles ou de normes supra étatiques. [...]
[...] Pour Morgenthau, c'est l'intérêt national (maintien et expansion de leur pouvoir, de leur puissance). Aron, lui, pense que la pluralité des objets concerts et des objets ultimes interdirait une définition rationnelle de l' intérêt national Et la question de la maximisation de la puissance n'est pas pour Aron un objectif rationnel. Cela ne peut être que l'ambition de quelques-uns. Pour Aron, la simple survie des Etats face à la menace virtuelle que crée l'existence d'autres Etats est ce qui motive les Etats. [...]
[...] (Le concept d'intérêt national, défini en terme de puissance, comme guide de comportement des Etats. Comme le note Alex Macleod, ce troisième point fait l'objet d'une critique d'Aron. Ce dernier pense que cette notion suppose que les Etats, ou les personnes qui incarnent cette institution agissent comme des acteurs rationnels. Aron refuse cela. C'est l'un des nombreux points qui oppose les deux hommes. Il y a donc des divergences profondes entre Aron et Morgenthau, et plus généralement entre réalistes. Il faut désormais dégager des concepts clés pouvant faire l'objet dans consensus. [...]
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