Dans le chapitre introductif de son ouvrage "Théorie de la Justice", J.Rawls met en évidence les fondements de la théorie qu'il va être amené à développer.
Il cherche en effet à mettre en perspective le rôle de la justice dans la coopération sociale en s'appuyant sur un thème central : « l'idée principale de la justice comme équité ». Ce chapitre introductif s'articule autour de trois grands axes de réflexion permettant à l'auteur de justifier sa théorie.
[...] Tout ceci nous explique la justesse de l'expression «justice comme équité» : elle transmet l'idée que les principes de la justice sont issus d'un accord conclu dans une situation initiale elle-même équitable. Mais cette expression ne signifie pas que les concepts de justice et d'équité soient identiques, pas plus que, par exemple, la formule poésie comme métaphore» ne signifie que poésie et métaphore soient identiques» (page 39). On comprend par conséquent l'opposition de la théorie de Rawls à l'utilitarisme. Cette théorie de la justice comme équité se construit contre le principe d'utilité. [...]
[...] Les individus sont des êtres rationnels, mais sont en même temps intuitifs, réfléchis et marqués par un voile d'ignorance ce qui entraîne un véritable paradoxe tout au long du texte, paradoxe qui complexifie encore davantage notre lecture. La vision de Rawls peut ainsi être qualifiée d'utopique, d'autant plus que des inégalités subsistent forcément dans toutes sociétés et que la justice envisagée par notre auteur ne peut en venir à bout. L'intervention étatique ne peut en effet régler tous les problèmes d'inégalités propres à l'Homme et, si la question se pose toujours aujourd'hui, nous pouvons nous interroger sur le bien-fondé de l'Etat providence. [...]
[...] La structure de base est le lieu fondamental où se jouent égalité et inégalité, c'est-à-dire la possibilité même de la justice. La justice est donc perçue par Rawls comme le fruit d'un accord originel passé entre les individus dans cette situation initiale. Ces individus, qui cherchent, en vue de leur propre intérêt, les principes de justice organisant la structure de base de la société, sont supposés placés dans une situation d'égalité. Dans le choix des principes de justice, tout ce qui différencie les individus, dons de nature et avantages sociaux, doit être exclu. [...]
[...] D'abord en faisant de la justice le moyen de la maximisation de la somme totale des satisfactions, l'utilitarisme passe indûment du plan individuel au plan social. Si l'on se représente que l'individu agit rationnellement en n'évitant pas une souffrance pour profiter d'une plus grande satisfaction ensuite, on ne voit pas comment cette recherche de maximisation des satisfactions peut être extrapolée au plan collectif. Ou alors, on doit supposer un «spectateur impartial», «sujet à la sympathie», capable d'éprouver les satisfactions et les douleurs de la collectivité, comme si la société ne faisait qu'un seul individu. [...]
[...] "Théorie de la justice " de Rawls: la justice comme équité Dans le chapitre introductif de son ouvrage, Théorie de la Justice, J. Rawls, met en évidence les fondements de la théorie qu'il va être amené à développer. Il cherche en effet à mettre en perspective le rôle de la justice dans la coopération sociale en s'appuyant sur un thème central : l'idée principale de la justice comme équité ».Ce chapitre introductif s'articule autour de trois grands axes de réflexion permettant à l'auteur de justifier sa théorie. [...]
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