Ce livre a pour objet d'analyser et de comparer le corps d'idées et de croyances qui a nourri depuis les années 1960 l'action de l'extrême gauche terroriste en Europe occidentale : fraction Armée Rouge en Allemagne, brigades Rouges en Italie et ex-Gauche prolétarienne en France. Il s'agit de confronter les points de vue d'un historien, d'un philosophe et d'un militant repenti dans cette perspective.
[...] Il s'agissait de mener une guerre prolongée en suivant une rhétorique militaire mais sans recourir aux armes. Il existe enfin plusieurs crans d'arrêt au terrorisme, outre la pensée anti-organisation, la dépréciation du rôle de l'intellectuel, la confiance illimitée dans les masses, l'inspiration morale davantage que théorique et la retranscription de la pensée politique en concepts militaires : il s'agissait du terrorisme palestinien (la GP est la seule organisation d'extrême gauche européenne à avoir condamné Septembre noir, à avoir refusé d'entrer en contact direct avec les éléments terroristes de la résistance palestinienne au nom de l'anti-nazisme ) ; le type de la domination au sein de la GP (despotique mais légitimé) et les réponses de l'Etat (pas d'oppression comparable avec l'Italie et l'Allemagne). [...]
[...] Cette action est un tournant dans l'histoire des BR, marginalisées jusque dans l'opinion et frappées par des lois d'exception. La Gauche prolétarienne est une organisation maoïste créée juste après Mai 1968. Elle est composée de jeunes intellectuels tendance marxistes-léninistes, élèves à l'école normale supérieure de la rue d'Ulm. A la suite du mouvement étudiant, ils tentent d'intégrer les grandes centrales ouvrières puis adoptent un point de vue spontanéiste c'est-à-dire fondé sur des actions violentes ou clandestines. La GP est dissoute en 1970 par les lois Marcellin, reformée jusqu'à son auto-dissolution de 1974. [...]
[...] C'est pour cette raison que Raynaud conclue au fait que les structures et les logiques de la théorie politique sont plus importantes que les thèmes abordés qui sont communs à une grande partie de la gauche et de l'extrême gauche de l'époque et qui n'expliquent donc pas le passage à l'acte de quelques uns. Le témoignage militant : souvenir et repenti La fonction du troisième texte qui forme l'ouvrage est problématique, intéressante et gênante à plus d'un titre. Antoine Liniers est un pseudonyme pour Olivier Rolin. [...]
[...] On peut certainement voir dans le mouvement Al-Qaïda un projet prédémocratique et prénational qui s'adresse pourtant directement aux démocraties même s'il est vrai que son implantation y est extérieure –quoique, Hambourg, Madrid, Londres L'investissement sur l'histoire, le décalage avec la réalité, la nature déshumanisante des actions sont des traits du terrorisme dégagés ici. Toutefois, on peut regrette l'effet de chronologie qui affaiblit les hypothèses de la troisième partie. En outre, la familiarité du contexte et de la rhétorique de la philosophie marxiste semble être un pré-requis pour entrer dans l'ouvrage sans difficulté. [...]
[...] Elle est vouée à l'échec si elle 7 ne repose pas sur des conditions économiques objectives favorables. Marx dans son étude de la Terreur considère que la violence politique est une illusion politique meurtrière et inopérante. Chez Lukacs, la violence peut revêtir une valeur morale quand elle s'oppose au développement spontané de la société moderne dans la mesure où la violence exprime la volonté de se supprimer et de supprimer la domination asservissante du capitalisme. Pourtant, les membres de la RAF n'ont pris dans Lukacs et les autres que ce qu'ils ont bien voulu comprendre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture