"Si Rocard avait su prendre le pouvoir, la gauche en eût été changée." écrit Robert Chapuis, l'un des plus fidèles compagnons politiques de Michel Rocard, dans son "Témoignage sur la deuxième gauche". Michel Rocard, l'éternel outsider, le fils turbulent, le dissident invétéré aurait pu prendre le pouvoir, devenir le chef de la gauche, le président du pays. Mais il n'a pas su le faire, incapable de faire triompher cette "autre gauche", cette "deuxième gauche" dont il fut la principale figure, à partir de la fin des années 1970.
La gauche française, ou plus exactement le socialisme français est marquée par une singularité particulière, elle a été divisée pendant très longtemps entre deux courants politiques, qui ont d'abord eu une réalité concrète, avec la séparation entre le PSU et la SFIO puis le PS, avant de se fondre au sein du parti socialiste, tout en restant deux courants bien distincts.
Le terme "deuxième gauche" apparaît dans la bouche de Michel Rocard, son principal représentant, en 1977, au Congrès de Nantes. À ce moment-là, il a déjà rejoint le PS, mais s'efforce d'y maintenir un courant minoritaire parallèle. Il faut bien voir que la deuxième gauche se définit par rapport à la première, alors que l'inverse assez peu. Il est facile de trouver des critiques de la première Gauche par les représentants de la deuxième. La première et la deuxième gauche, c'est aussi l'opposition entre deux hommes, François Mitterrand et Michel Rocard.
Nous allons essayer de voir en quoi ces deux voies, ces deux courants de la gauche française vont coexister.
[...] La résistance apportée par la deuxième gauche s'effondre en 1974, avec la très courte défaite de Mitterrand à l'élection présidentielle. À partir de 1974, cette deuxième gauche est intégrée au mouvement majoritaire et se développe comme un courant au sein du Parti socialiste dirigé de Mitterrand. La première et la deuxième gauche s'incarnent dans deux personnalités fortes, François Mitterrand pour la première, Michel Rocard pour la deuxième. Selon Gilles Martinet, les gauches sont porteuses d'avenir, persuadées de mieux percevoir le sens de l'histoire. [...]
[...] De plus, ce parti exploite la veine antigaulliste, aspect sur lequel ne peut pas jouer la SFIO, qui a été très attaché au Général pendant la résistance et pour la reconstruction. Le projet est de proposer une lecture réformatrice et réaliste du socialisme de gauche. En 1960, ce parti s'unit avec des Marxistes dissidents du PCF, avec les chrétiens de gauche et voit l'intégration d'un fort noyau syndicaliste venu de la CGT, de la CFTC ou de l'UNEF. Au départ donc, le PSU, qui va former un son sein la deuxième gauche est un rassemblement large de courants de gauches parfois très différents. [...]
[...] Nous allons essayer de voir en quoi ces deux voies, ces deux courants de la gauche française vont coexister. Dans un premier temps, nous allons voir l'histoire de la séparation entre la Première et la Deuxième gauche. Dans un deuxième temps, nous verrons les différences idéologiques et pratiques entre les deux gauches. Enfin, nous tenterons de voir la réalité de la cohabitation entre première et deuxième gauche. I. Histoire de la séparation entre Première et Deuxième Gauches L'histoire du socialisme français est marquée, depuis sa fusion au sein de la SFIO en 1905, par une double fracture idéologique qui décidera de la naissance de la deuxième gauche : A. [...]
[...] La victoire est celle de la gauche tout entière. Rocard devient ministre dans le gouvernement. De plus, la gauche accepte enfin l'idée d'économie de marché nécessaire qui doit être contrôlée, mais utilisée et non pas rejetée. En 1988 : Après sa réélection Mitterrand fait appel à Michel Rocard pour devenir premier ministre. C'est la consécration du pouvoir pour cette deuxième gauche, pouvoir pourtant très limité. Le président considère à l'époque cela de manière affichée comme une ouverture Mitterrand avait besoin d'ouvrir son gouvernement afin d'asseoir sa légitimité. [...]
[...] Ce programme de gouvernement a pour vocation d'être appliqué lorsque la gauche arriverait au pouvoir, ce qui se passe avec l'élection de Mitterrand et la victoire aux législatives de 1981. Cependant, deux ans plus tard, la conjoncture économique se dégrade et les socialistes mettent en place le ‘tournant de la rigueur ', interrompant le projet du programme commun. Cependant, cela est présenté comme une simple parenthèse, ayant vocation à être refermée. Le parti socialiste est alors entièrement tourné autour de la personne de François Mitterrand. La deuxième gauche : La deuxième gauche propose un système différent pour le socialisme. - Absence de revendications idéologiques unilatérales. [...]
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