L'ouvrage :"La fin des militants ?" écrit par Jacques Ion, sociologue du CNRS, a été publié en 1997, au moment où des signaux comme la désyndicalisation, le repli sur la vie privée ou la supposée dépolitisation ont pu faire craindre un déclin de l'intérêt pour la vie publique et notamment de l'engagement militant. Tandis que les années 60 ont vu l'apparition d'un sursaut associatif dans le pays et que le mouvement associatif est souvent utilisé aujourd'hui comme relais pour combler les carences de la société, certains ont semblé à la fin des années 90 percevoir une crise du militantisme à la fois dans les syndicats, les partis politiques et les associations à la fois par une crise de l'activisme syndical et de la participation à la chose publique. Jacques Ion propose ainsi de traiter de l'évolution des groupements associatifs, syndicaux et politiques afin de montrer comment la continuité de l'engagement public a pu se matérialiser sous de nouvelles formes d'engagement et par l'émergence d'une « société civile ».
Pour lui, il n'y aurait pas de « crépuscule du militantisme » au sens où on peut l'entendre mais l'émergence, à côté de l'engagement militant comme adhésion totale d'un individu à une organisation, d'un engagement distancié où l'individu n'est plus qu'acteur ponctuel visant à mener une action limitée dans l'objectif et le temps.
Il s'agit donc pour nous au travers de la réflexion de Jacques Ion de réfléchir à la question, peut-on prononcer « le crépuscule du militantisme » ou simplement accorder une transformation des modes d'engagement au cours de ces dernières décennies ?
La thèse de Jacques Ion est que si l'engagement militant est ou a été en crise c'est du fait des éléments qui ont longtemps caractérisé l'espace public national, à savoir une spécificité française dans l'imbrication entre espace public et espace privé. Il nous faudra donc, pour analyser le passage entre ces deux formes d'engagement, étudier quelle a été la transformation du cadre structurel traditionnel caractérisant le militantisme français.
[...] II) Remarques et critiques L'ouvrage de Jacques Ion, La fin des militants ? est un ouvrage finement construit, qui a pour ambition d'aborder l'ensemble des caractéristiques du modèle traditionnel français du militantisme et notamment de leurs spécificités par rapport au modèle anglo-saxon. Très conceptuelle, l'approche est assez convaincante du fait notamment que bien au-delà du simple constat, l'idée est de trouver dans les fondements du modèle des réponses à la transformation de l'engagement sous toutes ses formes. Il semble ainsi évident de trouver quelques exemples caractéristiques de cette théorie dans l'espace public actuel pour montrer comment la dualité des types d'engagement. [...]
[...] La deuxième évolution s'est produite à travers l'affirmation de structures locales indépendantes face aux fédérations qui témoigne de l'émergence de réseaux nouveaux. Ainsi la troisième tendance semble être celle de l'individualisation des associations au sein des réseaux avec une autonomisation de l'individu qui ne s'implique plus anonymement au sein d'un groupement. Parallèlement à cet affaiblissement des groupements fédératifs et des réseaux constellaires, les vecteurs d'appartenance ou de référence s'estompent aussi comme identité collective. Les célébrations et affirmation d'identité disparaissent et la cohérence du nous s'estompe par la création de noyaux locaux d'appartenance. [...]
[...] Par le biais de la fédération, il y aurait ainsi à la fois une sociabilité de base et une représentation sur la scène politique. De fait, le militantisme s'appréhende alors à partir de ce schéma de construction, le militant étant considéré à la fois comme un citoyen anonyme et comme un individu engagé dans la vie communautaire. Le militant est ainsi défini comme celui qui se dévoue à l'intérieur d'un groupement d'individus, pouvant même aller jusqu'à donner sa vie dans le cadre de l'engagement total. [...]
[...] Synthèse de l'ouvrage: "La fin des militants ? " de Jacques ION L'ouvrage La fin des militants ? écrit par Jacques Ion, sociologue du CNRS, a été publié en 1997, au moment où des signaux comme la désyndicalisation, le repli sur la vie privée ou la supposée dépolitisation ont pu faire craindre un déclin de l'intérêt pour la vie publique et notamment de l'engagement militant. Tandis que les années 60 ont vu l'apparition d'un sursaut associatif dans le pays et que le mouvement associatif est souvent utilisé aujourd'hui comme relais pour combler les carences de la société, certains ont semblé à la fin des années 90 percevoir une crise du militantisme à la fois dans les syndicats, les partis politiques et les associations à la fois par une crise de l'activisme syndical et de la participation à la chose publique. [...]
[...] - L'affirmation de l'ensemble par la masse et par le nombre pour démontrer la puissance de l'ensemble et qui tenait sa force de la cohésion d'un nous non assailli par les revendications individuelles. On le voit donc, la figure du militant est ici expliquée selon la tradition associative française, dans un rapport constant citoyen/Nation contraire au modèle anglo-saxon, ce qui signifie qu'appréhender le militantisme et son éventuel crépuscule c'est avant tout observer les évolutions de son modèle et notamment de la centralisation caractéristique de la tradition française. [...]
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