Il est usuel de considérer John Locke comme étant l'un des pères du libéralisme politique. Sous fond de révolutions et de République, il a construit un système politique reposant sur le contrat social et légitimant les affaires de la bourgeoisie protestante montante.
Il est tout d'abord parti d'une conception parfaitement utopique de l'État de nature puis a établi une théorie du gouvernement civil excluant tout absolutisme.
Selon Locke, l'État de nature est présenté comme un État harmonieux. Ses nombreuses références bibliques laissent même jusqu'à le penser comme paradis originel, précédant toute perversion humaine.
En effet, les hommes y sont parfaitement libres et égaux. Cette liberté a des bornes et c'est la raison qui les lui prescrit. L'État de nature n'est donc pas un État de licence comme le pense Hobbes et la raison permet à l'homme de connaître le droit naturel et de s'y conformer
[...] C'est dans ce sens que l'on peut penser que, selon Locke, la société ne rompt pas avec l'État de nature, mais lui fournit au contraire les moyens de sa réalisation. A. Une théorie du gouvernement civil contraire à l'individualisme autoritaire de Hobbes a. Contrat social et passage à une société politique On vient de montrer que l'État de nature, par ses imperfections, pousse l'homme à fonder une société politique. L'homme a besoin de lois, de juges et d'un pouvoir qui exécute les sentences. Il va établir un gouvernement civil qui sera apte à assurer la tranquillité, la sûreté et le bien du peuple. [...]
[...] Il fait exécuter les lois et ce pouvoir est confié au prince. Locke distingue enfin le pouvoir fédératif bien que ce dernier doit rester joint au pouvoir exécutif par souci de cohérence. Ce pouvoir se rapporte aux affaires étrangères et se charge des relations entre le gouvernement et les États extérieurs à celui-ci. C'est en d'autres termes le pouvoir de déclarer la guerre, de signer des alliances, de créer des ligues Locke va justifier ce principe de séparation des pouvoirs sur le fait que les pouvoirs exécutif et fédératif sont toujours actifs contrairement au pouvoir législatif qui est un pouvoir discontinu. [...]
[...] L'homme n'est pas en état de guerre, mais peut y entrer à tout moment. Il possède des biens, mais pas la garantie d'en jouir en toute tranquillité. Il cherche à conserver sa propriété et est poussé à vivre en société. Il lui faut donc établir des lois positives. Les lois de la nature sont parfaitement claires, mais n'ont pas la même portée contraignante. L'homme a ainsi tendance à être plus soumis à une loi qu'il a librement établie qu'à une loi naturelle qui lui est dictée par sa seule raison. [...]
[...] Néanmoins, les hommes n'abandonnent en aucun cas leurs droits naturels que sont la liberté et la propriété. Le pouvoir de chacun à faire tout ce qui est nécessaire pour sa conservation est remis au gouvernement. Celui-ci a alors pour mission de préserver les droits que possède naturellement chaque homme. Liberté et propriété fondent ainsi l'existence de la société civile. Aussi, en plus de déléguer ses pouvoirs naturels, l'homme doit parvenir au consentement du plus grand nombre pour assurer la stabilité du régime. [...]
[...] C'est en cela que le peuple à un droit légitime de résistance et de révocation si l'autorité mise en place abuse de ses prérogatives. Néanmoins, une fois l'oppression tyrannique vécue, les hommes se doivent de réfléchir aux moyens de prévenir les abus de ce pouvoir. Locke introduit alors intelligemment l'idée de la distinction des pouvoirs. Il montre que le pouvoir politique sera d'autant plus limité que son exercice sera divisé. Il distingue ici trois activités. Tout d'abord vient le pouvoir législatif. [...]
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