Dans le cadre de notre étude sur le génocide comme la violence de guerre portée à son paroxysme, nous allons nous intéresser aujourd'hui à un génocide mal connu, le génocide rwandais de 1994, au travers d'un ouvrage de témoignages écrit par le journaliste belge Jean Hatzfeld et publié en 2007. Comme le dit l'auteur, "l'histoire du génocide rwandais sera longue à écrire. Cependant, l'objectif de ce livre n'est pas de rejoindre la pile d'enquêtes, documents, romans, parfois excellents, déjà publiés ; uniquement de faire lire ces étonnants récits de rescapés..."
[...] Une grande partie de l'ouvrage se concentre sur le traumatisme d'après- guerre qui affecte la société rwandaise, plus de 14 ans après les tragiques évènements de 1994. Les témoignages des rescapés nous dépeignent une société perturbée durablement par le génocide comme vient de le démonter Arnaud. Témoignages après le génocide : -Hutus libérés : Entre triomphalisme et retenue (pas de sentiment de culpabilité / les Allemands et la SHOAH = société qui se sent coupables et nouvelles générations culpabilisent pour les agissements de leurs aînés). [...]
[...] On y rencontre Pio, Pancrace, Ignace ou encore Fulgence, bourreaux d'hier et aujourd'hui en quête de réintégration dans la société rwandaise, mais aussi Eugénie ou Innocents, rescapés de la forêt de Nyamata. Dans cette région où les massacres ont commencé du jour au lendemain, où des avoisinants prennent la machette pour tuer leurs voisins Tutsis, les témoignages concernent les acteurs des massacres ayant eu lieu dans cette région, principalement dans les marais et la forêt de Nyamata. Eugénie et Innocent sont restés 5 semaines durant dans cette forêt, pourchassés parfois six heures par jour, et réduits à l'état de bêtes. [...]
[...] Le génocide rwandais : fiche de lecture de la "stratégie des antilopes" de Jean Hatzfeld ACCROCHE : Dans le cadre de notre étude sur le génocide comme la violence de guerre portée à son paroxysme, nous allons nous intéresser aujourd'hui à un génocide mal connu, le génocide rwandais de 1994, au travers d'un ouvrage de témoignages écrit par le journaliste Belge Jean Hatzfeld et publié en 2007. J. HATZFELD, introduction au "Nu de la vie" : "Un génocide n'est pas une guerre particulièrement meurtrière et cruelle. [...]
[...] Le titre expliqué : La stratégie des antilopes = et quand les tueurs semblaient vous atteindre, on s'éparpillait de tous côtés pour garder chacun sa chance ; au fond, on adoptait la stratégie des antilopes Il faut donc bien garder à l'esprit que ces gens-là ont subi une traque quasi continue pendant des semaines, vivant à l'état de bêtes Une constante, la violence organisée : Interahamwe et Einsatzgruppen On l'a vu, les exactions et les massacres partaient d'un sentiment de haine spontané, mais le génocide a bien été encadré et coordonnée par des groupes structurés qui orientaient la violence des Hutus et donnaient les ordres. Les Interahamwe (terme qui signifie unité ont à cet égard joué un rôle crucial. [...]
[...] Il fut en effet blessé d'un coup de machette sur le crâne et restera toute sa vie marqué par les évènements de 1994. On peut parler en quelque sorte d'une étoile jaune permanente ou d'un fardeau psychologique que les Tutsis doivent porter et lui-même le reconnaît et l'explique avec ses mots : Lui, rien ne sert de lui demander son ethnie. Elle est tirée sur son crâne. Je pense que c'est honteux d'être marqué de la sorte Le traumatisme d'avoir perdu un enfant, un parent a marqué au fer rouge les rescapés = On peut donc parler choc post-traumatique qui paralyse une partie entière de la société rwandaise, et ce, pour de longues années encore. [...]
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