La tradition berlinoise du gouvernement urbain est marquée par 3 caractéristiques : la prédominance du secteur public, la centralisation du système institutionnel et la faiblesse structurelle du secteur privé. Si cette tradition a pu se maintenir jusqu'à ces dernières années, la crise politique et fiscale de 2001 pousse le gouvernement métropolitain à s'interroger sur les mécanismes de régulation.
Constitution du Grand Berlin en 1920 : ambition de développer des infrastructures, des services collectifs, des logements sociaux… L'objectif étant d'harmoniser les niveaux de vie. Il a perduré pendant tout le siècle.
La tradition à Berlin est donc celle d'une modernisation de la ville réalisée par le gouvernement métropolitain. Mais dans les années 90, la libéralisation de pans entiers de l'économie locale et l'apparition de nouveaux acteurs publics et privés vont mettre en cause les velléités centralisatrices du Sénat (exécutif local).
[...] Chaque sénateur est donc libre d'élaborer une stratégie, ce qui entrave la capacité du Sénat à élaborer une action publique coordonnée. L'échelon métropolitain apparu également comme un échelon morcelé, et la collusion des intérêts entre les autorités publiques et les grands groupes d'intérêts sectoriels (Daimler Chrisler, Deutsche Bahn, ) fut mise à jour. Enfin, l'immobilisme des élites locales face au déficit public et à l'augmentation des inégalités sociales contribua encore à accélérer le processus de déliquescence de ce système d'acteurs. [...]
[...] Toutefois, le Sénat n'a modifié ses modes d'action publique qu'à la marge, sans remettre en cause les fondements institutionnels de son action. B. Les tentatives d'ouverture d'un système décisionnel clos : diviser pour mieux régner ? Dans le contexte de réunification, il fallut trouver des mécanismes pour réguler la pression financière exercée par les puissants acteurs publics et privés. Plusieurs espaces de discussion furent organisés, dont le Stadtforum. Ce dernier devait permettre l'émergence d'un intérêt public négocié entre l'administration locale, les experts, et les groupes d'intérêts privés. [...]
[...] Les atermoiements de la métropole berlinoise au terme d'une décennie de querelles de clocher", de Charlotte Halpern et Hartmut Häussermann La tradition berlinoise du gouvernement urbain est marquée par 3 caractéristiques : la prédominance du secteur public, la centralisation du système institutionnel et la faiblesse structurelle du secteur privé. Si cette tradition a pu se maintenir jusqu'à ces dernières années, la crise politique et fiscale de 2001 pousse le gouvernement métropolitain à s'interroger sur les mécanismes de régulation. I. Les limites d'un gouvernement dominé par les partis politiques A. [...]
[...] Vers une sortie de la crise ? La nouvelle coalition rouge-rouge La nouvelle coalition rouge-rouge (SPD-PDS) lança de nombreuses réformes dès son arrivée : assainissement des finances locales, reprise en main de la coordination de l'action publique locale. Cela fut accompagné par une politique d'austérité, contesté par les syndicats de la fonction publique. Mais la métropole berlinoise se situe encore à la croisée des chemins, et il est encore trop tôt pour savoir si elle pourra fédérer les intérêts des multiples acteurs présents sur le territoire. [...]
[...] Les limites et les impasses du gouvernement métropolitain A la réunification, le Sénat se heurte à un écueil récurrent dans l'histoire politique de la ville : il peine à émerger comme l'échelon le plus compétent pour coordonner l'action publique, et est concurrencé par les arrondissements (Bezirke), l'Etat fédéral (Bund). Les Bezirke sont considérés comme un lieu d'auto-administration par les habitants, mais ils disposent de peu de ressources (pas de pouvoir législatif, faible budget). Mais les Bezirke vont être à l'origine d'un mouvement de contestation contre l'action du Sénat. Ils parviennent à bloquer l'avancement de grands projets d'aménagement (Potsdamer Platz). [...]
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