Il existe un avant-texte des soleils des indépendances (SDI), qui diffère du texte publié en 1970 de manière significative. Kourouma avait remanié son texte avant de le publier, mais on ne savait pas l'ampleur des modifications.
Cormoran a interrogé Kourouma en 2000 sur les modifications; ce dernier a accepté qu'il photocopie le manuscrit (400 pages) et lui a envoyé son premier tapuscrit (qui diffère du texte finalement publié) par mail.
« On m'a libéré et je n'avais pas la possibilité d'avoir un emploi. Je suis resté 7 mois, 8 mois en Côte d'Ivoire, et j'ai voulu écrire quelque chose pour témoigner. Un essai ne pouvait pas passer, alors j'ai écrit un essai avec une fiction. »
[...] Fama a tenté sans succès de se placer ds le jeu politique au momt des indépendances. Il est totalement étranger, se sent floué. Imprécations contre les bâtardises que tous perçoivent. On pense à Ferragus de Balzac : silhouettes d'élémts urbains. Désœuvré, Fama ne sait pas où ranger son grand corps que la foule ballotte en permanence. Fama ressemble au héros de L'Homme des foules (nouvelle d'Edgar Poe, 1840). Choc avec la foule, qui est un kaléidoscope doué de conscience (traduction de Baudelaire). [...]
[...] Écrivains plurilingues-écrivains “francophones” : intitulé d'une journée d'étude à laquelle il a assisté le vendredi 16 novembre 2012. Victor Lévy-Baulieu qui a publié son premier roman (Mémoires d'outre- tonneau) en 1968 : essaie d'« enquébecoiser la langue française. Cf. malinkisation de Kourouma : parallèle intéressant. Récusation du monolinguisme puissant du XIXe siècle. Relation entre langue française et langue malinké. Poétique de la situation d'écriture, qui est celle de Kourouma : comment s'est-elle définie, comment se configure-t-elle dans Les SDI ? 1. L'histoire de l'écriture des Soleils des Indépendances Kourouma, quand il prend la plume, a 36 ans. [...]
[...] Rien de tel dans Les SDI. Il s'agit pour Kourouma de laisser raconter. Les mots sont des fétiches. (Kourouma). Le roman aussi est un fétiche, il est fait pour laisser dire, raconter. Kourouma expose une parole qui, tout en se produisant, expose les modalités de la démocratie qu'elle instaure. Comme dans Madame Bovary, de Flaubert, Kourouma ne transmet aucun message à travers son roman. Le refus même de ne confier à la littérature aucun message montre le parti pris poétique de Kourouma. [...]
[...] Elle adopte des comportements à risques à cause de son désir d'enfant. Elle est le catalyseur de la folie d'une époque, qui se montre par des procédés stylistiques d'hyperbole et de défiguration. Comme si Kourouma devait insérer de la violence destructrice dans de belles images. Style hybride de Kourouma, souvent caractérisé, particulièrement apte à dire cette violence. Scène de l'excision : boucherie. L'Enfant noir, de Camara Laye (1953), montre également une scène d'excision, mais a été publié sans aucun problème : pourquoi ? [...]
[...] Sur quels critères le pourrait-on ? Il s'agissait seulement d'affirmer que le tapuscrit est déjà une œuvre littéraire, et pas journalistique. II. postcoloniale des Soleils des Indépendances Martin Mégevand (professeur à l'Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, a notamment publié sur Robert Pinget) Dominique Combe : Il n'y a pas de texte postcolonial. Il n'existe que des approches postcoloniales Trois conceptions du texte littéraire : - Œuvre littéraire transitive, qui dit quelque chose du monde, qui n'est séparé ni de l'Histoire ni de l'historicité - Littérature, à partir d'un lieu où les événements sont reflétés et diffractés, qui saisit dans un mouvement global qui affecte ou a affecté une grande partie du monde depuis 1945 et qui ne touche pas seulement la période historique. [...]
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