fiche de lecture, Sociologie des crises politiques, Trois illusions de la sociologie des crises politiques, Michel Dobry, Bertrand Badie, illusions étiologiques, Jacques Lagroye, Gabriel Almond
Le chapitre étudié ici est tiré de la troisième édition de l'ouvrage de Michel Dobry, Sociologie des crises politiques. Paru pour la première fois en 1986, l'ouvrage vient alors « combler une lacune » pour Bertrand Badie puisqu'il propose un nouvel angle d'approche des crises politiques, s'inscrivant dans une sociologie de l'action. En effet, il présente une position en rupture vis-à-vis des théories traditionnelles d'analyse du désordre politique, qu'il critique d'ailleurs dans son ouvrage.
[...] S'il est a priori difficile de critiquer pleinement le concept des trois illusions de la sociologie des crises politiques la première illusion mise en avant par M. Dobry apparait tout de même à nuancer. En effet, le fait d'écarter l'analyse des causes comme angle d'approche semble en décalage avec la recherche d'une compréhension globale d'une crise politique. C'est ainsi la critique que fait J. Lagroye dans son compte rendu sur l'ouvrage de M. Dobry, mettant en avant que l'approche empruntée écarte une attention privilégiée aux ‘'causes'' des crises Si cette remarque porte sur l'ensemble de l'ouvrage, elle semble tout de même bien faire écho à la première illusion sociologique critiquée DOBRY Michel, Sociologie des crises politiques, La dynamique des mobilisations multisectorielles [compte rendu] Revue française de science politique, vol p. [...]
[...] Comparant une situation de crise en Allemagne et au Japon il montre ainsi comment des similarités de structure peuvent expliquer des similarités de crise. Les critiques que porte Michel Dobry apparaissent particulièrement nécessaires à qui souhaiterait étudier des crises politiques avec un regard sociologique. En effet, les biais méthodologiques qu'il met en avant à travers ces trois illusions permettent non seulement d'essayer de les éviter, mais surtout de saisir quelques éléments notables pour l'analyse des crises. Si on arrive à saisir l'importance qu'il faut apporter à la prise en compte des individus ou groupes comme acteurs, M. [...]
[...] Dans l'étude des grandes révolutions on retrouve cette forme de schéma analytique avec quatre phases qui se succéderaient pour qu'une révolution ait lieu. Mais, ce type d'analyse emprunte à la méthode régressive, c'est-à-dire donner une cohérence a posteriori à un ensemble de faits, et prend ainsi pour nécessaire ce qui est pourtant contingent. Or, cela laisse de côté une partie des autres possibles et donne une vision restreinte. Ainsi M. Dobry critique la forme d'essentialisme que porte cette illusion, de même qu'il critique un usage des catégories du sens commun sans recul critique. [...]
[...] Il travaille notamment sur les questions de crises politiques, mais aussi sur les processus transitionnels en politique, de même que sur la politique internationale. Le thème du désordre politique et des crises est ainsi central dans ses recherches et sa publication principale, dont on étudie ici un chapitre, porte sur ce domaine. Dans le chapitre Trois illusions de la sociologie des crises politiques M. Dobry revient sur trois risques de l'analyse des crises par la sociologie politique. Ainsi, il s'interroge sur chacune des illusions qu'il développe et démontre leur impertinence vis-à-vis de l'étude des crises politiques. [...]
[...] Pour chacune des illusions qu'il critique, M. Dobry commence par les expliciter, en montre l'usage puis pointe leurs limites, tout en faisant appel à de nombreux exemples (théorie de la courbe en J analyse des grandes révolutions etc.) La critique de M. Dobry porte ainsi sur les illusions étiologiques, de l'histoire naturelle et héroïque, défendant l'idée que les approches pétries de ces illusions manquent de pertinence pour l'analyse du désordre politique et des crises. Revenant dans un premier temps sur l'illusion étiologique, qui se traduit par la recherche systématique des facteurs causaux, sa critique principale porte sur la posture étiologique Pour lui cette illusion empêche d'étudier en soi l'objet crise et passe ainsi à côté du phénomène en luimême. [...]
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