La seconde révolution française 1965-1984, H.Mendras, grandes institutions, programme Louis Dirn, société française
Professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, directeur de recherche au CNRS, il est responsable de l'Observatoire sociologique du changement à la fondation nationale des sciences politiques. Fondateur du Groupe de sociologie rurale du CNRS, coresponsable du programme « Observation du changement social et culturel » (1973 – 1981), il anime actuellement le programme « Louis Dirn », visant à dresser le « tableau des tendances de transformation de la société française », grâce notamment à des comparaisons avec les Etats-Unis, le Québec et divers pays européens.
De l'œuvre importante d'Henri Mendras, on retiendra particulièrement La fin des paysans (1967, réédition en 1991), La sagesse et le désordre : France 1980 (en collaboration, 1980), Six manières d'être européen (1990).
[...] En effet, l'auteur souligne d'abord la mutation nécessaire que connaît le système éducatif lui-même à l'arrivée des générations du baby-boom sur les bancs de l'école. L'éducation était auparavant divisée entre voie populaire et voie bourgeoise, séparées par la qualité et l'approfondissement autorisé à ceux qui n'ont pas besoin de travailler dans un immédiat relatif. Cette inégalité sociale non nivelée par l'école, avant les grandes réformes d'après-guerre, est l'un des principaux chantiers des générations de politiques qui se succèdent tout au long du XXe siècle. [...]
[...] En effet, l'auteur explique qu'on assiste à une mutation fondamentale : d'un parti de masse, le PC coule vers un parti de militant dans la fin des années 1950. Ses scores tout au long de la période ne cessent de fondre, passant, d'une borne à l'autre de la seconde révolution française, de 25 à 10% des suffrages, en moyenne, dans les différentes élections. Différentes raisons peuvent être proposées pour expliquer cette chute inexorable. La modernisation, qu'elle soit dans l'agriculture ou dans l'industrie, amène une baisse fondamentale des effectifs paysans et prolétaires en général, traditionnellement champs de bataille des communistes. [...]
[...] Il montre en quoi la course à l'égalité de tous, à travers une scolarisation de plus en plus précoce dans un système qui se veut homogène, marque en fait une utopie peu réaliste. En effet, l'auteur montre en quoi, à travers les efforts de standardisation, des processus pervers de sélection (humanités, mathématiques, arts, niveau des lycées, facultés et grandes écoles ) mettent à mal les chimères oniriques des politiques français. La seule bonne nouvelle, et non des moindres, qu'il tire de ces évolutions modernes est celle-ci : au-delà de l'intégration d'un nombre très important d'élèves dans un système éducatif relativement inertiel, le niveau culturel général des français s'est accru Chapitre VI. [...]
[...] La légitimité est indéniable pour tous. Les français, dans leur ensemble, montrent une fidélité relative au devoir électoral. La République n'est plus menacée par personne La seule préoccupation réelle est, selon Mendras, la peur générale dans la classe politique de voir le démembrement de la nation. Dès lors s'expliquent les mouvements de rassemblement, RPF et RPR, qui visent à se prémunir d'une possible guerre civile française. L'abandon de l'insurrection comme moyen de pression par la population est un exemple symptomatique : elle est remplacée par le référendum gaullien, qui y oppose une alternative crédible, mais abandonnée, dans sa forme pure de pari politique, à l'heure actuelle. [...]
[...] Malgré les proclamations de quelques patrons modernistes, l'entreprise ne parvient pas à se défaire d'une conception hiérarchique et taylorienne de l'organisation. L'administration a été dépassée par la transformation des mœurs et l'extraordinaire vitalité des citoyens De plus, il peut paraître optimiste d'intégrer, dans une partie qui concerne la désacralisation des grandes institutions, un chapitre concernant le déclin du Parti Communiste et des syndicats comme s'ils devaient être rangés au même rang que l'armée, l'école, l'Eglise, la République et les transformations sociales de la France urbaine, périurbaine et rurale. [...]
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