Hudson - Monde arabe
Hudson aborde le problème de la légitimité politique dans les régimes arabes. Il aborde la question de la légitimité sur le plan théorique, en analysant les différentes stratégies pour édifier la légitimité politique. Il passe en revue les sources de la légitimité politique dans le Monde Arabe, la crise de l'identité arabe ainsi que l'héritage de la légalité coloniale. Un livre écrit en 1977 dont la lecture actuelle est très pertinente afin de comprendre les bouleversements révolutionnaires dans le Monde Arabe.
[...] En effet, il nous semble que l'érosion de la légitimité des leaders politiques, dont l'image se trouvait presque confondue avec l'Etat lui-même (e.g. Mubarak en Egypte, Khadafi en Lybie, Assad en Syrie), a rejoint son apogée exactement dans une période où la modernisation des structures économiques et, par conséquent, politiques et sociales des Etats s'était d'une certaine manière imposée par les forces de la globalisation alors que les élites prétendaient de monopoliser les institutions nouvelles tout en gardant une conception du pouvoir traditionnelle, basée sur les privilèges de rang ou bien familiales[8]. [...]
[...] L'égalité, par contre, est un véritable produit de la modernité politique, à la fois, un réquisit pour appliquer des politiques publiques fonctionnelles au développement du statut social. La prise en compte de ces trois facteurs constitue un framework applicable à chaque pays en cours de modernisation, mais, selon Hudson, il faut considérer aussi des caractéristiques particulières des régimes arabes certains facteurs de nature exogène qui représentent tout à fait des variables explicatives propres à la réalité des pays de cette région. [...]
[...] Il refuse, donc, la thèse libérale de Lipset, appliqué au Moyen-Orient par Charles Issawi, selon lequel un certain niveau économique est la pre-condition pour la démocratie. Au contraire Hudson conclu que seulement la différentiation et l'élargissement de l'endroit politique afin qu'il soit plus pragmatique et sophistiqué, peut mettre les autorités politiques en condition de saisir une véritable légitimité. C'est sur cette base qu'il préfère le troisième modèle théorique celui de la mobilisation sociale - qu'il applique au Monde Arabe en se concentrant sur deux phénomènes: l'absorbement de l'idée de Nation et la constitution d'une arène politique complexe et en expansion, ce qui a été realisé, comme on l'a montré, de manière différente en fonction de la forme politique de l'Etat (monarchie ou république) et de la position géographique (centre ou périphérie) L'approche théorique de Hudson et les révolutions arabes du 2011 La lecture de Hudson, à 34 ans dès sa publication, nous semble ainsi très actuelle à la lumière des révolutions arabes du 2011. [...]
[...] Ce dernier se base beaucoup sur la figure du chef d'Etat promu du bouleversement du vieux ordre, mais aussi sur les valeurs du socialisme et de l'Arabité. Il y a une différence entre les républiques du centre du Monde Arabe (Egypte, Syrie, Iraq, Liban et Autorité Nationale palestinienne, où le processus de transformation a été réalisé complètement. Par contre, dans les républiques de la périphérie (Yemen, Libye, Sudan, Algérie et Tunisie) les liens économiques et sociaux avec le reste du monde arabe sont plutôt cassés et donc les valeurs révolutionnaires du socialisme arabe ont été déclinées de manière hybride, confondue avec la permanence des structures traditionnelles de la société Conclusions La conclusion finale de Hudson se résoudre dans la constatation que le problème de la légitimité politique ne peut se résoudre que par une participation institutionnalisée à travers la formation de partis politiques, des élections, des parlements. [...]
[...] Il nous semble donc que la théorie épousée pas Hudson puisse être bien utile pour imaginer le futur espace politique des pays arabes, où on peut attendre un constant développement des institutions, une structuration plus rationnelle des administrations d'Etat accompagnés par une soumission au contrôle à partir desquels il sera possible d'instaurer la démocratie. Il nous semble aussi que la formation d'un espace politique plus institutionnalisée puisse ainsi rendre plus cohérent le processus d'acquisition de souveraineté et de construction identitaire, à partir duquel le Monde Arabe pourrait aussi développer les moyens pour se débarrasser du jeu clientéliste avec les puissances extérieures du Système internationale, en instaurant finalement un échange international plus équitable. A l'époque de la publication du livre. H.B. Sharabati, Nationalism and Transformation in the Arab World M. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture