Le savant et la politique, Max Weber, État moderne, détenteur du monopole de la violence légitime, homme politique professionnel, institution
Issu d'une famille d'industriels protestants allemands, Max Weber est né en 1864 à Erfurt. Sa formation intellectuelle le conduit à faire dans un premier temps des études de droit, puis à se tourner dans un second temps vers l'économie mais aussi l'épistémologie, il fait alors paraître un ouvrage devenu célèbre, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme en 1905. Son travail compte de nombreuses oeuvres de sociologie économique, religieuse et juridique. Après la Première
Guerre mondiale, il enseigne la sociologie à Munich. Ces dernières années sont d'une importance considérable c'est à ce moment qu'il écrit ces deux conférences, l'une sur la vocation du savant (1917) et l'autre sur la vocation du politique du 28 janvier 1919. Le livre dont le texte est issu réunit ces deux conférences prononcées à l'université de Munich et a été publié en 1963.
[...] A cet effet, la bureaucratie s'inscrit dans l'exercice de la domination légale rationnelle . Plusieurs phrases clés méritent d'être citées et sont représentatives de la vision du sociologue allemand, en premier lieu à la page 29, la définition de l'État : l'État consiste en un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur le moyen de la violence légitime Ensuite, à la page 31, il énonce les deux conditions nécessaires pour exercer ce monopole de la violence légitime: En d'autres termes elle a besoin d'une part d'un état-major administratif et d'autre part de moyens matériels de gestion Enfin, vis-à-vis du processus historique de construction de l'État moderne, on peut citer à la page 32 : Partout le développement de l'État moderne a pour point de départ la volonté du prince d'exproprier les puissances privées indépendantes . [...]
[...] LORRY MICHAEL Max Weber, Le savant et la politique Issu d'une famille d'industriels protestants allemands, Max Weber est né en 1864 à Erfurt. Sa formation intellectuelle le conduit à faire dans un premier temps des études de droit, puis à se tourner dans un second temps vers l'économie mais aussi l'épistémologie, il fait alors paraître un ouvrage devenu célèbre, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme en 1905. Son travail compte de nombreuses oeuvres de sociologie économique, religieuse et juridique. Après la Première Guerre mondiale, il enseigne la sociologie à Munich. [...]
[...] L'État est alors vu comme le produit de processus historiques. Weber relève deux mouvements majeurs. Le premier, l'expropriation par le prince des puissances privées ou détenteurs de pouvoir privé Concrètement, en Europe, c'est le passage, à l'époque féodale d'une aristocratie qui perd ses moyens de domination au profit des monarchies qui connaissent une augmentation de leurs fonctions régaliennes avec la fiscalité, l'armée, la justice. Ainsi l'autorité publique va s 'émanciper entraînant une spécialisation des compétences politiques symbolisée par l'apparition d'un corps de fonctionnaires. [...]
[...] Cependant pour que l'État puisse exercer ce pouvoir de coercition, l'obéissance nécessite l'assentiment des dominés Autrement dit, le paradigme wébérien repose en partie sur une croyance collective. Ainsi, la domination est inséparable de la légitimité. Max Weber distingue alors des types idéaux de légitimité, au nombre de trois. Premièrement, la légitimité traditionnelle qui tire sa force des coutumes, des traditions, d'une certaine inertie donc. Ensuite, la légitimité charismatique fondée sur la croyance dans le caractère exemplaire d'un leader hors du commun, doté d'un charisme sans égal. Enfin, la légitimité rationnelle légale, fondée sur les décisions, les lois, les règles. [...]
[...] La démonstration de Weber combine à la fois des concepts et de multiples références et comparaisons, son analyse montre si ce n'est contextualisation historique permanente, une érudition conséquente. Étant donné que la sociologie de Weber montre des sociétés basées sur des champs de luttes, la spécificité de l'État se fonde donc en premier lieu sur la détention du monopole de la violence exercé sur un espace géographiquement limité. Si à l'évidence cette sociologie unit l'autorité à la puissance, la domination est et reste le point central de la sociologie wébérienne. [...]
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