Les années 1970 ont été une décennie charnière pour les relations entre religion et politique, qui connaissent alors une mutation inattendue. Depuis 1945 le domaine politique semblait avoir conquis de manière décisive son autonomie par rapport à la religion – aboutissement d'un processus dont les philosophes des Lumières sont tenus pour les principaux initiateurs. Ainsi tout au long des années 1960 le lien entre la religion et l'ordre de la cité semblent se distendre d'une manière d'une manière que les clercs religieux trouvaient préoccupante.
Étudier ces mouvements religieux revient à montrer qu'ils sont le témoignage irremplaçable d'un malaise social profond que nos catégories de pensée traditionnelles ne permettent plus de décrypter. Ainsi, les mouvements religieux d'aujourd'hui ont une singulière capacité à indiquer les dysfonctionnements de la société.
[...] Mais le Goush connut un passage à vide permettant à d'autres mouvements de rejudaïsation d'occuper le devant de la scène. Ils ont d'abord une stratégie de rejudaïsation par le bas qui conduit leurs disciples à rompre dans la vie quotidienne avec la société environnante, et à vivre dans les ghettos communautaires, aussi bien en Israël qu'en diaspora. Ce sont les résultats des élections à la douzième Knesset, le 1er novembre 1988 qui ont traduit dans cette instance la puissance qu'avaient conquise les orthodoxes dans la société civile. [...]
[...] Du milieu des années 1970 au milieu des années 1980 la tendance dominante parmi les mouvements de réislamisation consiste à croire que la prise de pouvoir est à l'ordre du jour. Et c'est d'abord dans l'université que les mouvements islamistes vont effectuer leur percée sociale la plus significative, en organisant dans les mosquées des séances de révision ou des cours de rattrapage gratuits. Ils multiplient les services aux étudiants et en commençant par pallier les insuffisances les plus criantes, ils introduisent graduellement les éléments d'une rupture islamique avec l'univers ambiant. En Égypte comme au Maghreb les gouvernants favorisent les groupes islamistes pour casser les gauchistes. [...]
[...] Étudier ces mouvements religieux revient à montrer qu'ils sont le témoignage irremplaçable d'un malaise social profond que nos catégories de pensée traditionnelles ne permettent plus de décrypter. Ainsi les mouvements religieux d'aujourd'hui ont une singulière capacité à indiquer les dysfonctionnements de la société. Chapitre 1 : le Glaive et le Coran Dans les pays musulmans du bassin méditerranéen et de ses environs, les mouvements de réislamisation prennent la suite chronologique des groupes marxisants dans la contestation des valeurs fondatrices de l'ordre social. Ce phénomène a lieu pendant les années 1970. [...]
[...] En revanche une réislamisation rampante s'est mise en place par le bas, touchant les mœurs et les modes de vie et quadrillant le tissu social. Au lendemain de l'indépendance des pays colonisés c'est la question sociale du tiers-monde qui a exacerbé les contradictions entre les élites dirigeantes et les populations et commencé à mettre à mal le consensus politique des lendemains de la décolonisation. Les premiers à avoir tenté de canaliser ce mécontentement sont des groupes marxistes qui ont commencé à se développer un peu partout. [...]
[...] Mais celui-ci s'est presque exclusivement manifesté par le bas, dans la floraison de groupes de renouveau charismatique sans que ceux-ci veuillent ou puissent se lancer dans entrepreneuriat social à grande échelle ou investir l'espace de la politique. Cette conception renouvelée et intense de la foi catholique a connu un succès significatif à cette époque. L'affirmation de l'identité catholique s'effectue ici exclusivement dans le cadre de rechristianisation par le bas. C'est à la réforme de l'individu, à sa conversion intérieure au Christ, que le mouvement charismatique s'attache. La rechristianisation ne s'est pas seulement déployée en Europe de l'Ouest. [...]
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