La primauté des facteurs économiques
D'après l'auteur, l'agressivité soviétique, à la fin de la période brejnévienne n'est pas le seul facteur explicatif de la nouvelle phase de tensions Est/Ouest des années 1979 –1986, puisque le monde occidental est caractérisé par une crise de la suprématie américaine (guerre du Vietnam, rapports de forces économiques modifiés, nouvelle constellation géopolitique, …). Les Européens de l'Ouest, le Japon sont désormais en mesure de concurrencer les USA : l' Allemagne de l'Ouest est le pays du « miracle économique », avec sa monnaie qui s'affirme dès la fin des 60's comme l'une des plus fortes du monde, ce qui lui permet au plan politique notamment de mieux faire valoir « l'Ostpolitik » de Willy Brandt (début 70's). Mais les USA font le choix de réaffirmer leur suprématie grâce à deux outils : le rôle de la monnaie étalon du dollar (consacré après le 15 août 1971) et une expansion démultipliée de leur arsenal militaire. L'Allemagne sera au cœur de cette relance de la puissance américaine : sous Helmut Schmidt, la RFA fut le pays qui incita le plus les USA à stabiliser leur monnaie et à revenir à une politique de « containment » ; Reagan aurait sans doute eu du mal à faire accepter le « retour de l'Amérique » auprès de ses alliés européens sans le soutien du chancelier Kohl.
[...] Mais Reagan avait été élu, entre autres raisons, parce qu'il prônait une ligne de plus grande fermeté vis-à-vis de l'URSS. Et grâce à la relance de la course aux armements, la puissance américaine est de retour, l'Allemagne de l'Ouest et le CE aurait eu tout à gagner à la continuation de la détente selon l'auteur : la petite Guerre froide des 80's va permettre aux USA de fausser le jeu de la concurrence économique internationale sous prétexte de garantir la défense de l'Occident. [...]
[...] Mais c'est bien le gouvernement américain qui, à la fin des 70's demande au gouvernement allemand de pratiquer une politique économique plus favorable à son égard. Le 6 octobre 1979, date qui marque le début de la déflation américaine, transformant l'économie mondiale, c'est bien le chef de la Fed qui consulte le président de la Buba. Si on simplifie la situation, on peut dire que le gouvernement américain est resté dans les coordonnées des politiques keynésiennes, même si sur certains points (comme en 1979), il a pu s'inspirer de Friedman. [...]
[...] Résumé de l'article d'Edouard Husson paru dans Les Etats-Unis et la fin de la Guerre froide sous la direction de Pierre Melandri et Serge Ricard, Paris, L'Harmattan Le Néo-Atlantisme de la République Fédérale d'Allemagne et la réaffirmation du leadership américain (1979-1989) 1 Les notes infra sont en dernière page La primauté des facteurs économiques D'après l'auteur, l'agressivité soviétique, à la fin de la période brejnévienne n'est pas le seul facteur explicatif de la nouvelle phase de tensions Est/Ouest des années 1979 puisque le monde occidental est caractérisé par une crise de la suprématie américaine (guerre du Vietnam, rapports de forces économiques modifiés, nouvelle constellation géopolitique, Les Européens de l'Ouest, le Japon sont désormais en mesure de concurrencer les USA : l' Allemagne de l'Ouest est le pays du miracle économique avec sa monnaie qui s'affirme dès la fin des 60's comme l'une des plus fortes du monde, ce qui lui permet au plan politique notamment de mieux faire valoir l'Ostpolitik de Willy Brandt (début 70's). [...]
[...] Changement gouvernemental à Bonn Avec l'émergence des Verts allemands, confrontés à une radicalisation de la gauche ouest allemande et constatant l'affaiblissement du chancelier, son ministre des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher qu'on considère comme un continuateur de l'Ostpolitik, organisa un changement de coalition gouvernementale de son parti (le FDP), qui constitua fin 1982, une majorité avec les chrétiens-démocrates. L'arrivée d'Helmut Kohl changea la donne des relations germano-américaines, qui approuvait la priorité donnée par Reagan à une stratégie de confrontation. C'est lui qui fit voter par le Bundestag l'installation des euromissiles sur le sol allemand (l'opinion s'y opposait majoritairement). [...]
[...] La RFA, au contraire, se caractérise par une rigueur monétaire (et ce bien avant les thèses de Friedman) et un refus du keynésianisme. Dans les 70's, en pleine crise du dollar, les marchés financiers poussent le Deutsche Mark à la hausse, ce qui permet dès lors aux gouvernements sociaux démocrates de bâtir un Etat- Providence (plantureux, il me semble mais sans mettre en danger la stabilité de la monnaie. A la fin des 70's, c'est bien à une rigueur monétaire à l'allemande que se ralliait la Banque centrale américaine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture