Quarante ans après son ouvrage fondateur Les droites en France retraçant l'histoire de cette aile politique française de 1815 aux années 1950, René Rémond relance la réflexion sur l'évolution de la vie politique française en tentant de voir si les critères autrefois caractéristiques des droites françaises sont toujours pertinents.
Problématique générale : La division droite-gauche a-t-elle encore un sens?
Importance de s'en tenir aux critères du temps, ne pas projeter sur le passé notre grille de lecture. Ainsi la question est de savoir si la distinction a un sens aujourd'hui pour le citoyen ou devrait en avoir? Il apparaît que non (De Gaulle: « ce n'est pas la droite la France, ce n'est pas la gauche la France », comme le montre entre autres le succès, certes éphémère de Chevènement en 2002, qui se considérait comme Républicain au-delà des clivages.
[...] Les grandes tendances comme les thèmes migrent (seule la droite légitimiste née à droite) et pas toujours dans le sens gauche/droite (homme de Hugo à Mitterrand ayant suivi le chemin inverse). Mais surtout gauche/droite pour les partis (phénomène du sinistrisme d'Albert Thibaudet : les nouveautés à gauche voire à l'extrême gauche, poussent vers la droite les gauches plus anciennes avant d'être poussées elles-mêmes, ce qui explique une multiplication des droites et l'intérêt du chapitre 2. Rémond évoque déjà le cas de forces comme le radicalisme ou la démocratie chrétienne, progressivement repoussées vers la droite. Comment expliquer une frontière si elle est autant franchise? [...]
[...] Quelles sont les divergences gauche/droite sur des sujets atteignant plus directement les valeurs? La famille Bien que la famille soit un élément naturel de la vie, les divergences sur la conception de celle-ci sont importantes. A droite, il existe un culte de la famille (in nature mais aussi et surtout Providence) qui entraîne une volonté de mise en valeur de la famille mais aussi de la stabilité de celle- ci (monogamie, stabilité du couple, fidélité conjugale). La gauche voulant plutôt se soustraire du naturel et prônant la liberté individuelle se méfie de la tutelle de la famille, idée renforcée par des vicissitudes de l'histoire (le travail, famille, patrie de Pétain) et qui entraîne donc une conception totalement différente. [...]
[...] Apaisement apparent au début des années 1980. Toutefois manifestations en 1984 pour défendre libre choix face aux lois visant à instaurer un service unifié (plus d'1 million de personnes). Réplique laïque contre l'abrogation par le gouvernement d'une loi Falloux (plafond pour les aides aux écoles privées) . Plus récemment, minorité musulmane grandissante a été terrain des nouvelles controverses sur la laïcité brouillant division que l'on avait cru voir avec 2 exemples précédents notamment car différents niveaux d'une certaine façon de la laïcité, tendance interdisant toute manifestation religieuse dans la sphère publique parait l'emporter, en partie par la peur mais n'est pas associée à un camp particulier débats questions graves, façonneront l'avenir et pourtant pas réellement de clivages, de réponse unifiée d'un côté ou de l'autre. [...]
[...] Exemple de l'IVG, unanimité à gauche, plus compliqué à droite, opposition presque totale a la dépénalisation de l'homosexualité. La gauche quant à elle n'a pas toujours été moins attachée à la morale mais l'est devenue d'une certaine façon avec une partie de la population avec Mai 68. Si cette différenciation ne se voit pas réellement dans la conduite du politique même, elle est toutefois perceptible dans son discours sur celle-ci. L'autorité : Autre marqueur, mot comme chose ne plaisent pas à la gauche, notamment à cause des relents autocratiques (Ancien Régime) que cela lui suggère ‘exemple dans l'utilisation du mot fascisme a chaque fois qu'une dérive d'autoritarisme est ressentie). [...]
[...] Quelques exemples montrent la profondeur du clivage. [...]
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