La thèse de Barnavi est que les religions portent toutes en elle la potentialité de la violence. Les religions ont un côté totalisant. Il n'y a qu'une vérité, totale, qui exclut toute autre. Le devoir du croyant est de la faire découvrir aux autres. On peut d'ailleurs faire ici un parallèle avec les religions laïques que sont le socialisme et le nationalisme. Les religions font à la fois appel à une orthodoxie et à une orthopraxie (comportements, tenue vestimentaire, etc). Dans les pays ou la séparation entre la religion et la société n'existe pas, c'est-à-dire partout sauf en Occident, la religion majoritaire pourra utiliser la coercition pour faire revenir les égarés dans le droit chemin. Même si le pouvoir est distinct des Eglises, il ne pourra se poser contre elles sur des sujets comme ceux-ci. C'est ce qui s'est passé au Moyen-âge avec la répression de toutes les hérésies chrétiennes, ou lors des guerres de religion. C'est ce qui se passe actuellement dans les pays musulmans, où le religieux parvient à imposer au politique la défense des interdits religieux.
Vis-à-vis de l'extérieur, les religions révélées ont essentiellement vocation à s'étendre. Le message révelé est destiné à l'humanité entière, et le prosélytisme est un devoir du croyant. La manière dont les religions tentent de déplacer les barrières entre ceux qui croient et ceux qui croient autre chose varie selon les époques, les conditions sociales.
[...] Ils sont prisonniers du religieux, qu'ils ont tenté et tentent de dominer, mais qui va les dévorer. Pour Barnavi, cela ne nous poserait aucun problème si une nouvelle forme d'islamisme n'était apparu dans les années 80, le terrorisme islamique. Le jihad global symbolisé par al Quaida est une menace pour l'occident. Le jihad international est vraiment apparu lorsqu'un FM, Abdullah Azzam, a créé un bureau des services au Pakistan pour organiser le jihad contre les Russes, avec le soutien des occidentaux. [...]
[...] L'organisation Al Quaida est née à ce moment là, Azzam est le mentor de Ben Laden. L'Afghanistan et ses camps ont permis de former de nombreux jeunes immigrés déracinés en Occident, peu repérables. Puis il y a le 11 septembre et la prise de conscience des occidentaux. Le but des attentats est a priori de se servir de coups d'éclat pour redorer leur blason en frappant les puissants occidentaux, en vue de remobiliser pour la lutte contre l'ennemi proche, c'est-à-dire les régimes arabes. [...]
[...] Les religions ont un côté totalisant. Il n'y a qu'une vérité, totale, qui exclut toute autre. Le devoir du croyant est de la faire découvrir aux autres. On peut d'ailleurs faire ici un parallèle avec les religions laïques que sont le socialisme et le nationalisme. Les religions font à la fois appel à une orthodoxie et à une orthopraxie (comportements, tenue vestimentaire, etc). Dans les pays ou la séparation entre la religion et la société n'existe pas, c'est-à-dire partout sauf en Occident, la religion majoritaire pourra utiliser la coercition pour faire revenir les égarés dans le droit chemin. [...]
[...] Ce mouvement est né de la création en 1928 des Frères musulmans par Hassan Al-Bana. Pour comprendre ses objectifs, il faut étudier la doctrine d'un de ses penseurs majeurs, l'égyptien Sayyid Qotb. Dans The America I saw (1952), il crache sa détestation du mode de vie occidental, indécent pour un musulman. Dans son ouvrage majeur, bible des islamistes du monde entier, A l'ombre du Coran, il appelle à renouer avec la pureté de la religion, pervertie par l'influence néfaste de l'occident, en luttant contre ce dernier. [...]
[...] Les Etats sont priés de prouver leur caractère musulman par des actes. En terre d'Islam, toute légitimité vient de Dieu, or le pouvoir temporel est considéré bien moins légitime que le pouvoir religieux de ce point de vue. Seul Dieu est censé pouvoir diriger la communauté des croyants, pas les hommes. En conséquence, l'Etat musulman est faible face aux prédicateurs, il n'est pas vraiment souverain, puisque la charia, loi divine révélée, est toujours la source première de droit. L'islamisme est un mouvement politique qui se positionne clairement contre l'Etat, son horizon est la communauté des croyants. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture