Pierre Cahuc (Polytechnique, CAE) et André Zylberberg (CNRS, PSE) critiquent sévèrement plusieurs réformes phares dans le domaine économique et social. Les analyses, bien renseignées, sont pertinentes mais elles partent du postulat que les réformes ne pouvaient pas réussir sans une amélioration globale et préalable de la démocratie sociale et de la démocratie politique.
Les auteurs montrent que le gouvernement s'est fait étouffer par les revendications catégorielles (syndicats, lobbies, parlementaires) et a été contraint d'accorder beaucoup d'avantages pour faire passer des réformes qui ne sont plus que symboliques. Paradoxalement, le projet de réforme du Président de la Réplique et du gouvernement est validé par cette analyse.
Les réformes sont « ratées » parce que n'allant pas assez loin, elles ont pu être détournées par les partenaires sociaux, les groupes d'intérêt et les parlementaires. Les réformes réalisées depuis auraient en conséquence plutôt aggravé les problèmes qu'elles devaient résoudre tout en creusant davantage le déficit public.
[...] La seule voie de réforme possible serait le rachat par l'Etat des licences existantes à un prix convenable pour leurs propriétaires et l'ouverture du marché à la concurrence. La Loi de modernisation de l'économie (LME) aurait consolidé le monopole de la grande distribution Les ententes sont exclues des contrôles réalisés par le Conseil de la Concurrence qui ne peut que s'autosaisir des cas d'abus de position dominante. La publicité et la justification par écrit de toute différentiation tarifaire prévue par un amendement annulent tout l'impact du principe de libre négociation des tarifs entre les distributeurs et les fournisseurs. [...]
[...] Commentaires Le timing de la publication, le ton et le style adoptés en font clairement un ouvrage à charge qui pourrait relever de la commande politique. Les auteurs se contentent de pointer les effets pervers du point de vue économiques sans évoquer la portée symbolique et mobilisatrice des réformes adoptées. Cela me paraît affaiblir suffisamment la portée de leur propos pour s'épargner une réponse sur le fond à leur démonstration. Le constat qu'ils dressent des blocages de l'économie (taxis, grande distribution ) et des incohérences du système social n'en reste pas moins particulièrement éclairant. [...]
[...] "Les réformes ratées du président Sarkozy", Pierre Cahuc et André Zylberberg Synthese Pierre CAHUC (Polytechnique, CAE) et André ZYLBERBERG (CNRS, PSE) critiquent sévèrement plusieurs réformes phares dans le domaine économique et social. Les analyses, bien renseignées, sont pertinentes mais elles partent du postulat que les réformes ne pouvaient pas réussir sans une amélioration globale et préalable de la démocratie sociale et de la démocratie politique. Les auteurs montrent que le gouvernement s'est fait étouffé par les revendications catégorielles (syndicats, lobbies, parlementaires) et a été contraint d'accorder beaucoup d'avantages pour faire passer des réformes qui ne sont plus que symboliques. [...]
[...] Leur analyse est partielle et partiale : pas un mot du service minimum, de la revalorisation des minimums sociaux, du Plan Alzheimer Ces réformes ne sont que le début. Elles mettent fin à plusieurs décennies d'immobilisme. Ce que ces messieurs nous disent c'est qu'il aurait fallu attendre la révision constitutionnelle pour commencer à réformer et à tenir ses engagements. Qu'ils aillent expliquer ça aux Français ! La politique n'est pas une science, pas plus que l'économie : les anticipations sur le comportement des agents économiques ne se réalisent [heureusement] pas comme les économistes le prévoient. [...]
[...] Les modèles économiques c'est bien, le terrain et la vraie vie c'est mieux. [...]
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