Philippe Béja, à travers cet ouvrage paru en 2004, nous montre un aperçu d'un combat engagé par les chinois depuis 1919 pour la modernité, pour le développement et surtout la démocratie de leur pays. Béja le représente comme une ombre qui n'a aucune réelle structure politique et qui n'a pas réussi à se regrouper assez fortement pour entrer sur la scène politique en tant qu'entité concrète. L'ambition de l'auteur se résume en une phrase : « c'est donc l'histoire de la boxe des ombres entre le Parti et l'insaisissable courant pour la démocratie que je chercherai à retracer, notamment en tentant de montrer que, même s'il est le plus souvent invisible, il n'a jamais cessé d'exister. »
[...] Le dernier acte de la dissidence est la création du Parti pour la démocratie en Chine en 1998. On constate aussi des manifestations ouvrières, dont la fréquence est très grande depuis 1989, ainsi que paysannes depuis la fin des années 80-90. A la lecture de cet ouvrage, on peut dont se demander quel avenir aura la Chine qui est dans une situation ambiguë aujourd'hui. En effet, elle est passée au mode de la gouvernance qui traite de problèmes concrets où les ONG ont le rôle de sociétés civiles qui veulent exercer une certaine pression sur le gouvernement, sans passer par le stade de la démocratie. [...]
[...] Le mouvement pour a démocratie se renforce en Avril et Juin 1989. L'action commence par des manifestations par des membres du Parti mais ce sont ensuite les étudiants qui en prennent la tête en faisant des sit-in qui demandent notamment la réévaluation du cas de Hu Yaobong. Ces étudiants s'organisent en associations autonomes, et souhaitent que le gouvernement les reconnaisse. La deuxième partie de l'ouvrage traite de l'autoritarisme chinois grandissant à partir de la fin des années 80. Ainsi, le massacre du 4 Juin 1989 marque la mort du mouvement populaire pour la démocratie. [...]
[...] C'est pour cela qu'on appelle depuis ce moment là les membres du mouvement les intellectuels libéraux plutôt que démocrates. Face à son ouverture économique, la Chine a besoin de professeurs formés à l'étranger, ce qui libère un peu les universités. Cependant, on compte des opposants et dissidents dans le corps de l'élite avec tout d'abord le réseau de Hu Yaobong marqué par l'effondrement de l'URSS, et les animateurs du mouvement du 4 juin qui désirent agir dans le cadre de la légalité. [...]
[...] A la mort de Mao en 1976, son successeur Deng Xiaping redonne de l'espoir aux chinois dans le sens où il désire rationaliser système, ouvrir la Chine aux technologies, être plus souple économiquement pour que la Chine ait sa place sur la scène internationale. Les intellectuelles appuient Deng Xiaping et veulent aider dans ce mouvement pour la modernité. De plus, il réhabilite les victimes des mouvements de répression maoïstes et lutter contre le féodalisme de Mao. Il réintroduit aussi les sciences sociales. Un des symboles forts de cette souplesse est la création du Mur de la Démocratie qui légitimise les actions spontanées du peuple contre le gouvernement (comme la manifestation du 5 Avril). [...]
[...] On voit apparaître des centres de recherches autonomes qui deviennent économiquement autonome, et des comités de rédaction. A partir de ce moment là se pose une question cruciale au sein de ces forces pour la démocratie : faut-il rester à l'intérieur du gouvernement ce qui revient à le réformer où au contraire renverser le Parti de l'extérieur ? L'intelligentsia souhaite soutenir le Parti et avoir le monopole de la pression sur le pouvoir. Cependant, le Parti a un comportement de balancier ou il accepte tantôt les réformes, les manifestations et tantôt les réprime. [...]
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