Pierre Manent est né en 1949. Normalien et agrégé de philosophie, il devient assistant de Raymond Aron au Collège de France, et participe avec lui, à la création de la revue Commentaire en 1978.
Il a en outre enseigné les « enjeux politiques » à Sciences-po Paris, et est professeur associé au Boston College.
Il est aujourd'hui directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), où il enseigne par ailleurs la philosophie.
Pierre Manent est un philosophe et historien des idées politiques, attaché à la pensée libérale de Tocqueville. Son domaine de recherche porte avant tout sur les « formes politiques » (Cité, Empire, Nation).
Il publie ainsi Tocqueville et la nature de la démocratie, en 1982, puis une Histoire du Libéralisme : dix leçons, en 1987. Il est par ailleurs l'auteur de La Cité de l'homme (1997), et de Les Libéraux (2001), et enfin de Cours familier de philosophie politique (2001). Son dernier ouvrage est La Raison des nations : réflexions sur la démocratie en Europe (2006).
La Raison des nations, publié en mars 2006, a été écrit dans le contexte de remise en question de l'aventure européenne par le refus du traité constitutionnel par la France et les Pays-Bas. Pierre Manent y expose son opinion sur les causes de ce rejet, et propose sa vision de la construction européenne.
[...] Au départ, l'Europe est une entreprise commune des nations, qui contribue au développement de celles-ci, et de l'Europe en parallèle. Mais à partir d'un moment, que l'auteur situe à la ratification du traité de Maastricht en 1992, l'Europe se détache des nations et s'octroie une légitimité supérieure à celles-ci. La construction européenne devient alors une finalité sans fin Enfin, l'histoire a établi une rupture de la représentation que l'on a de l'Etat-nation. En effet, il est, pour l'Europe, la forme politique qui produit la chose commune nécessaire à la compréhension réciproque, et qui est capable d'unir civilisation et liberté. [...]
[...] Or, cette égalité est à la base de la représentation, et de la démocratie européenne. En effet, le gouvernement représentatif suppose l'Etat souverain. Au cours des XIX et XXèmes siècles, l'Etat est devenu totalement représentatif, et par suite, un Etat providence ; en effet, chaque catégorie sociale étant représentée, tous les besoins sont alors pris en compte par l'Etat. Or, par la prééminence du droit et de la protection, le gouvernement devient pure gouvernance. La vie commune se réduit alors au respect des règles et à l'attente de protection, et le point de vue politique est détruit. [...]
[...] La raison des nations, réflexions sur la démocratie en Europe Pierre Manent est né en 1949. Normalien et agrégé de philosophie, il devient assistant de Raymond Aron au Collège de France, et participe avec lui, à la création de la revue Commentaire en 1978. Il a en outre enseigné les enjeux politiques à Sciences-po Paris, et est professeur associé au Boston College. Il est aujourd'hui directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), où il enseigne par ailleurs la philosophie. [...]
[...] Cependant, aujourd'hui, nous sortons de la nation et donc de la démocratie. Tout d'abord, Pierre Manent avance qu'une nouvelle période a débuté après les attentats du 11 septembre 2001 ; celle de la remise en cause des conditions de possibilité de la démocratie, à savoir l'Etat souverain et la notion de peuple constitué. Ainsi, on s'est tourné contre l'Etat souverain pour trois raisons : Tout d'abord, en raison d'une certaine méfiance (l'Etat peut se retourner contre notre liberté), ensuite car on n'a plus besoin de cet instrument, car la liberté égale, qui était son but, est acquise. [...]
[...] Pierre Manent, dans La Raison des nations, nous expose l'effacement actuel de la nation, qui met en cause la cohésion des communautés politiques européennes. Il affirme que le religieux a encore une place, qu'il doit occuper, dans la sphère politique, comme ciment de la nation. Il propose ainsi pour relancer le processus européen en lui donnant une valeur réelle et effective, de construire une Europe des nations, qui accepte les différences, et affirme ainsi son héritage religieux. Pierre Manent, dans La Raison des nations, ne conçoit comme facteur d'unité politique à l'échelle de l'Europe, qu'une prédominance de la nation. [...]
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