L'auteur Gérard Noiriel débute par une citation d'un de ces livres publié en 1997, désignant l'identité nationale comme un sujet d'actualité et de politique, ainsi il montre que Nicolas Sarkozy n'a pas innové en levant le « tabou » sur un thème qui ne l'était pas. L'auteur désigne les usages de ce terme « d'identité nationale » inapproprié et péjoratif, dans la mesure où il vise à stigmatiser les immigrés. Les critiques ont une portée politique qui est appuyée sur une analyse historique et sociologique de cette expression.
Cet ouvrage s'appuie sur des discours de campagne électorale, et fait office d'inauguration du Comité de Vigilance face aux Usages publics de l'Histoire. Gérard Noiriel cherche à démontrer que parfois l'Histoire prend des allures de Mémoire à travers les discours orientés des acteurs publics qui se servent des évènements historiques pour défendre leur intérêts et légitimer leur pouvoir.
L'essai est un rebondissement sur les polémiques et le contexte politique, en protestation à la création de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration Gérard Noiriel et sept autres collègues ont démissionné. Cependant, outre la position de l'auteur sur ce thème, il tend à montrer l'inexistence d'une définition objective de l'expression d'identité nationale, peut-on la considérer comme une stratégie politique ?
[...] Du côté de l'extrême droite les candidats J.M. Le Pen et Philippes De Villiers ont dénoncé le plagiat et ont répliqué avec un discours identitaire encore plus racial ; de côté du PCF, des verts et de l'extrême gauche ils ont dénoncé cette opération poudre aux yeux qui attire l'attention sur un faux problème pour ne pas faire face au démantèlement du service public et aux écarts riches/pauvres ; quant au candidat centriste il évoque que ce n'est pas la nation qui est un problème mais c'est elle qui a des problèmes : chômage, éducation, etc. [...]
[...] Même les intellectuels de gauche semblent être mis de côté par les médias au profit des intellectuels de droite. Chapitre 3 : le tournant des élections présidentielles de 2007 La campagne présidentielle de N. Sarkozy a remis au gout du jour le thème de l'identité nationale qui avait été plus discret dans les médias, il semblerait que l'annonce de la création d'un ministère de l'immigration aurait été un tournant lors des élections présidentielles, ma France revendique son identité, et assume son histoire Le thème de l'immigration a permis de récupérer l'électorat lepéniste. [...]
[...] Nicolas Sarkozy n'a cessé de dénigrer les évènements de Mai 68 sans prendre en compte qu'ils étaient à l'origine de cette expression, ce sont les régionalistes et les militants ethniques qui l'ont imposé sous des noms divers tels qu'« âme ou encore caractère national Paul Ricœur parle de mêmeté et d'ipséité qui signifie que la nation est composée de gens ayant des caractéristiques communes les distinguant des autres nations comme la langue, tout en ayant une conscience de soi qui suppose une mémoire collective et des traditions spécifiques. Ce processus identitaire est lié aux différences que chaque nation revendique, il y a un rapport d'opposition constructif. Il y a une valorisation du patrimoine collectif afin de créer une culture commune sur laquelle s'appuie le principe des nationalités Dans la première moitié du XIXe seul une part de l'élite monopolise l'espace public. En 1848 les revendications communistes de K. Marx face au capitalisme aboutiront à une nouvelle révolution. [...]
[...] La défense de l'identité nationale s'établit à travers la lutte contre l'Allemagne et contre le monde industriel. Les académiciens se présentent comme les gardiens de la mémoire nationale et donc les garants de l'identité française, dissoute en 1789 par les révolutionnaires la considérant comme une aristocratie littéraire Le mot historien acquiert un double sens : celui d'ensemble de personnalités qui publient des livres sur le passé de la France ; et de profession universitaire qui combine enseignement de l'histoire et la recherche spécialisée. [...]
[...] "À quoi sert l'identité nationale", Gérard Noiriel (2007) Gérard Noiriel est un historien français, né le 11 juillet 1950 à Nancy. Né dans une famille modeste il est aujourd'hui directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France, il s'est intéressé à l'histoire de la classe ouvrière, aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire. L'auteur débute par une citation d'un de ces livres publié en 1997, désignant l'identité nationale comme un sujet d'actualité et de politique, ainsi il montre que N. [...]
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