Depuis 1958 le Parlement est considéré comme une institution faible alors que l'Assemblée Nationale reste le principal lieu de débat politique. De plus personne ne remet en cause la centralité du Parlement mais au contraire, tous réclament une revalorisation de son rôle et ses compétences.
Dans le champ de la recherche, on trouve très peu d'études s'intéressant au Parlement. Pourtant, ce manque d'intérêt est disproportionné et on peut estimer que la rengaine du déclin parlementaire ne constitue pas un paradigme très utile pour appréhender le fonctionnement du système politique français. Le député reste en effet malgré tout un acteur clé de la vie politique et l'Assemblée Nationale reste le lieu privilégié de formation et de sélection des élites politiques. De plus, la faiblesse du Parlement n'atténue en rien la visibilité de ses membres.
Les députés sont les médiateurs entre les territoires et les centres de décision de l'Etat et à ce titre ils assurent un travail politique fondamental.
Les députés doivent composer sans cesse entre les différentes dimensions nationales et locales de leur fonction et concilier ces deux niveaux d'action. De même, ils doivent arbitrer en permanence entre de multiples demandes contradictoires qui leur sont adressées par de nombreux acteurs et groupes.
L'appréhension des multiples dimensions de l'activité parlementaire pose des problèmes mais la réflexion de ce livre se basera sur un principe fondamental de la démocratie représentative : l'accès à un mandat politique suppose de remporter une élection, ce qui suppose pour le candidat de faire face à de multiples contraintes et attentes. Une fois élu, il doit veiller à ne pas décevoir ses électeurs. C'est ce que l'on appellera le concept d'éligibilité qui est ici comprise comme une addition de facteurs sociaux et structurels amenant et permettant à un individu, dans une configuration politique donnée, de conquérir et de garder un mandat dans le cadre de la compétition démocratique.
Il sera important de prendre en compte l'aspect affectif des élections. De même, il est pensé que le vote pour un candidat ne dépend pas seulement de son étiquette partisane ou de son bilan politique mais aussi de la dimension spécifique de sa personnalité et de ses activités. Il importe donc de prêter attention à la composante personnelle de l'éligibilité pour comprendre les stratégies que déploient les candidats aux élections législatives et les députés en poste en direction de leur circonscription.
[...] Mais les élus communistes ont un niveau de diplôme moins important et les femmes sont aussi moins diplômées que les hommes. Le nombre moyen d'années d'étude après le bac est de 5 ans. De même, l'ensemble des activités les moins qualifiées n'est pas représenté à l'Assemblée, surtout quand la droite est au pouvoir. Le glissement de la chambre vers le privé est d'ailleurs assez perceptible. En fait, il existe une tendance historique : quand la gauche remporte les élections, les députés du secteur public augmentent dans la chambre, et inversement. [...]
[...] Le rôle d'interface entre la circonscription et les institutions centralisées que certains députés estiment jouer en matière de contrôle s'inscrit plus largement dans un travail de supervision du cycle de politique publique, en relation avec leurs activités législatives. Du contrôle à la fonction d'information. La fonction tribunitienne des députés, c'est-à-dire leur fonction de mise en débat ou d'information est très présente dans les discours des élus. Elle est d'autant plus appréciée que les députés se sentent relativement libres de leurs propos dans ce domaine. Ainsi les compétences de contrôle des députés leur permettent de pallier leur absence de droit de délibération. [...]
[...] Cela fait qu'il existe 3 grandes catégories à l'Assemblée : les députés de base, le groupe intermédiaire de ceux qui exercent une fonction plus ou moins importante et l'élite composée des élus qui détiennent 2 fonctions importantes. Pour compenser ce phénomène les députés de base vont alors s'investir plus fort dans leur circonscription afin de s'y faire connaître, de développer des réseaux interpersonnels. Deuxièmement, il faut insister sur le mode de scrutin car le rapport des élus au territoire est fortement contraint par cette donnée. Le scrutin uninominal majoritaire à 2 tours exige un fort investissement local et permet une personnalisation des campagnes. [...]
[...] Cela serait dû à 3 éléments : - La crise de la fonction parlementaire. - La dépendance électorale entre le député et sa circonscription. - La dépendance partisane des élus. Mais aujourd'hui l'investissement local des élus, jadis un archaïsme, est tenu pour un travail de médiation entre les territoires et les institutions centrales de la république. Les moyens de travail des députés à l'assemblée et en circonscription L'évolution des moyens mis à disposition. Depuis 1945 les députés sont confrontés à une charge de travail grandissante. [...]
[...] Dans les 2 cas, les citoyens seront privés de leurs pouvoirs. On a surmonté ce handicap car il n'existe pas d'autre alternative. Le Parlement est le détenteur de la souveraineté nationale tout autant qu'un lieu de conflits d'intérêts et d'aspirations que la délibération peut concilier. Les enjeux de la représentation parlementaire en France. La France a une conception singulière de l'intérêt général selon laquelle on refuse la manifestation d'intérêts particuliers. Dans cette approche l'intérêt général doit alors procéder d'en haut, dans un processus élitiste et technocratique de connaissance. [...]
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