La question première : L'Etat émane historiquement d'une nation : "L'Etat résulte plutôt d'une énergie politique qui correspond à un moment fort de l'effectivité d'un peuple constitué en unité consciente d'elle-même et décidée à jouer un rôle positif dans le monde."… se faisant un Etat européen ne peut se fonder que sur des peuples et doit se faire en renonçant à la constitution d'une nation. Plus encore, l'Union Européenne n'est pas républicaine puisqu'alors que la république impose la trinité du primat du politique, de l'aspiration à l'égalité et la répudiation de toute transcendance, or la réglementation européenne et la jurisprudence de la CJCE s'imposent aux Parlements. Par ailleurs, les sondages effectués prouvent que l'adhésion à l'Europe est implicitement fonction du niveau socioculturel. Ainsi, à l'échelle européenne, la démocratie est illusoire, à commencer par le fait qu'il n'y ait pas de véritable participation des peuples et les critiques nationales de type républicaines à l'égard de l'UE sont bien souvent justes et justifiées.
La construction européenne est en réalité déséquilibre, et ce à cause d'une intégration trop exclusivement fonctionnelle (Union Monétaire, harmonisation juridique) et économique au détriment d'une intégration politique et sociale. Il s'agit alors d'analyser les déterminants de la création d'une communauté politique européenne en restaurant « le primat du politique sur l'économique".
[...] L'importance du caractère discursif dans le processus de légitimation politique fait qu'il faudrait presque que les parlements acceptent de renoncer au pouvoir au profit de la puissance, soit ne plus voter la loi, mais être juste un organe élu de critique solide du gouvernement. On ne peut donc pas monter un Etat Européen sans développer au préalable une société politique structurée, ce qui passe par la création d'un espace médiatique européen, le développement d'un droit de la communication publique et l'intégration sociale de l'ensemble des citoyens via une composante sécurisation minimum inconditionnelle des revenus. Cet espace public européen assorti à une constitution sociale pourraient-ils être un correcteur voire substitut à l'Etat européen (en tant que pure bureaucratie) ? [...]
[...] - utilitariste motivation de non-inclusion de ceux que l'on considère comme ayant droit net à long terme - concept des mutual benefits socities. Ce critère n'est également pas suffisant pour motiver l'exclusion d'un Etat. - constitutionnaliste inclusion de ceux qui ont un regard critique à leur propre histoire qui se traduit constitutionnellement par des critères communs à ceux qui forment l'UE et ses Etats. Seul ce dernier facteur d'exclusion nécessaire et suffisant. Développer et structurer un espace public européen : Retour sur la formation de l'espace public en Europe L'espace public culturel s'est formé en Europe au XVIIIème avec les Lumières et leur diffusion d'écrits, essais et correspondances à noter que les citoyens sont alors les éclairés, il y a donc un lien direct entre espace public et politique. [...]
[...] Ainsi, le RPI génère une plus grande volonté de redevenir offreur de travail. Le pendant du RPI serait l'ajustement du système d'aides/allocations (réduction des montants et réduction des effectifs fonctionnaires attachés à ces missions) et l'organisation d'une structure d'encaissement/décaissement (les banques potentiellement). Si toute foi cette réforme du système de fonctionnement de l'Etat social est acceptée par le Parlement, les instances syndicales et les intellectuels, il est vraisemblable que les citoyens la perçoivent malgré tout comme une opération de démantèlement là où il faudrait voir une opération de stabilisation. [...]
[...] Commentaire : La question de l'Etat européen - Jean-Marc Ferry Gallimard Jean-Marc Ferry : philosophe contemporain, frère du philosophe et ancien ministre Luc Ferry. Ses travaux questionnent principalement et de manière liée les concepts de communication, d'éducation, de culture, d'identité et de société ainsi que le renouvellement de la construction européenne. Pour La question de l'Etat européen il s'est vu décerner le pris Louis Marin de l'Académie des Sciences morales et politiques de l'Institut de France. La question première : L'Etat émane historiquement d'une nation : "L'Etat résulte plutôt d'une énergie politique qui correspond à un moment fort de l'effectivité d'un peuple constitué en unité consciente d'elle-même et décidée à jouer un rôle positif dans le monde." se faisant un Etat européen ne peut se fonder que sur des peuples et doit se faire en renonçant à la constitution d'une nation. [...]
[...] Ainsi, les médiums que sont l'éducation et la fiscalité sont en perte de vitesse. L'UE ne pouvant avoir accès à ces leviers doit en trouver d'autres axes sont alors primordiaux et pourraient potentiellement devenir le patrimoine commun des Européens : - Citoyenneté/civilité - Légalité/légitimité - Publicité/information, sens critique et réflexif Recréer les conditions de ressenti d'une volonté générale : Le citoyen à besoin de l'acte du vote en soi pour pouvoir se dire qu'il a voté et tout en même temps a besoin de ressentir les mouvements d'opinions pour se confirmer l'intérêt de son acte de vote. [...]
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