La question du changement est au cœur de l'analyse des politiques publiques. En effet, l'action publique a pour but de répondre à des phénomènes sociaux changeants, ou du moins à un changement de perception d'une situation. Comprendre le changement de politique publique, c'est donc s'intéresser à des mécanismes à la fois concrets et cognitifs à l'œuvre dans nos sociétés. Il s'agit d'écarter les hypothèses simplistes comme le décisionnisme pour mettre à jour les véritables causes du changement, ainsi que ses modalités qui ont toute leur importance. Cette question du changement de politique publique se retrouve en filigrane dans les trois articles que nous étudierons ici.
Dans son ouvrage, Vincent Dubois s'efforce ainsi de revisiter la dialectique entre passé et présent en analysant l'élaboration et la mise en œuvre de l'action publique. Ce faisant, il s'intéresse à la question du changement de politique publique et à ses modalités. Pierre Muller y fait également référence de manière explicite en proposant une théorie du changement de l'action publique. Sur un plan plus empirique, Romain Pasquier compare les modèles régionaux d'action collective des régions Bretagne et Centre en mettant l'accent sur l'impact majeur du temps long des rapports sociaux et politiques.
La mise en perspective de ces trois approches révèle un au final davantage de points de rapprochement que de divergences profondes.
[...] En effet, les structures pèsent sur la marge de jeu dont disposent les agents car les logiques à long terme s'expriment dans les institutions et s'imposent à eux. En ce sens c'est le poids du passé, de ses règles et de ses logiques qui s'exprime à travers les structures. L'approche cognitive entre donc en résonnance avec celle que prône Vincent Dubois car l'analyse des structures y passe par la prise en compte de l'importance de la dimension historique de ces dernières. L'action publique, on l'a compris, ne peut donc pas être étudiée et comprise sans prendre en compte ses aspects historiques. [...]
[...] Il s'agit d'écarter les hypothèses simplistes comme le décisionnisme pour mettre à jour les véritables causes du changement, ainsi que ses modalités qui ont toute leur importance. Cette question du changement de politique publique se retrouve en filigrane dans les trois articles que nous étudierons ici. Dans son ouvrage, Vincent Dubois s'efforce ainsi de revisiter la dialectique entre passé et présent en analysant l'élaboration et la mise en œuvre de l'action publique. Ce faisant, il s'intéresse à la question du changement de politique publique et à ses modalités. Pierre Muller y fait également référence de manière explicite en proposant une théorie du changement de l'action publique. [...]
[...] Il est évident que l'action publique est nécessairement héritière de son passé, et qu'on ne peut la comprendre sans prendre en compte son histoire. Mais les auteurs dépassent ce constat en affirmant que l'ensemble des rapports sociaux et politiques qui ont lieu autour de l'action publique a une influence déterminante et doivent impérativement être pris en compte pour la comprendre. Chacun d'entre eux l'affirme explicitement, tout en utilisant des concepts et des approches différents. Vincent Dubois déclare lui-même avoir pour objectif de revisiter la distinction traditionnelle entre le présent et le passé en sociologie de l'action publique[1]. [...]
[...] A travers son analyse de l'invention et de la redéfinition des rôles institutionnels, Vincent Dubois traite également cette dialectique agent/structure. Il montre que les acteurs qui mettent en œuvre les politiques publiques, et notamment ceux qui sont en première ligne traversés par cette tension entre le rôle qu'on les encourage à jouer (ou entre l'absence de rôle défini) et leurs volontés, convictions ou habitudes, en d'autres termes entre les contraintes structurelles et leur marge de manœuvre. L'exemple de l'administrateur culturel montre que l'évolution et les redéfinitions des rôles institutionnels ne se font pas sans conflit. [...]
[...] L'auteur illustre ces déductions logiques en nous présentant de nombreux exemples concrets où l'observation des pratiques est couplée avec une analyse sociohistorique et où il montre leurs interrelations. L'analyse de Pasquier est également explicite quant à l'importance d'étudier l'historicité d'une politique publique et de son contexte pour comprendre son actualité. L'auteur l'affirme : il nous semble en effet que le passé, hérité sous forme de pratiques et de croyances, exerce de fortes contraintes sur les logiques d'action des institutions et des groupes d'acteurs régionaux Ainsi, l'héritage du passé n'exerce pas simplement une influence indéniable sur les représentations des acteurs et groupes sociaux ; il crée également un cadre d'action à la fois habilitant et contraignant pour eux. [...]
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