Clairandrée Cauchy, journaliste au Devoir, publia un article, le 17 février 2003, sous le titre « La plus grosse manifestation de l'histoire du Québec ». Cet article fait référence à la mobilisation du 15 février, de nombre de Montréalais contre la guerre en Irak. La manifestation qui est considérée pour de nombreux spécialistes comme la plus importante depuis la création du Québec a réuni plus de 150 000 personnes sous une température avoisinant les -26°C. Le fait étant que cette gigantesque communion populaire n'a pas connu la même ampleur dans le reste du Canada. On notera simplement 20 000 personnes à Vancouver, 10 000 à Toronto, 2 000 à Ottawa....Bref, ces chiffres semblent montrer un attachement différent des Québécois aux notions de paix, d'anti militarisme...De nombreux politiciens vont s'empresser de saisir l'occasion pour marquer le caractère spécifique du Québec et plus encore son pacifisme. Cette manifestation aura permis de remettre le sujet sur le devant de la scène et de rouvrir le débat. Antoine Robitaille, journaliste et chroniqueur au Devoir, publie une analyse en 2003, afin de savoir si le peuple québécois est pacifiste ou pacifique. Son étude consiste justement à rechercher les raisons, en reprenant les travaux qui ont été faits sur le sujet, nous amenant à croire que les Québécois ont cette spécificité-là. Il va conclure, après avoir exploré diverses hypothèses, que le pacifisme du Québec, en conformité avec son parcours, son histoire et non seulement avec la conjoncture, représenterait finalement l'aile la plus radicale du Canada. Il ne faudrait pas selon lui opposer le Québec et le reste du Canada , car sur de nombreux points comme le rapprochement avec l'Europe, le refroidissement avec les Etats-Unis et le refus de la guerre en Irak, le ROC tenterait à suivre la voie tracée par le Québec.
[...] Enfin, il y aurait eu selon Michel Despland, un effet immigration c'est-à-dire qu'énormément d'Arabes et de Latinos auraient participé aux manifestations montrant leur solidarité avec des peuples opprimés qu'ils connaissent bien. Sans omettre ces explications, Antoine Robitaille préfère insister sur l'influence des médias français sur les médias québécois dans le traitement de l'information à propos de la guerre en Irak. En effet, dans le domaine international comme le souligne très bien Louis Balthazar, les données traitées par les grands médias montréalais proviennent des agences de presses françaises. A contrario, l'influence de la télévision américaine sur les Québécois est relativement faible. [...]
[...] Il explique que les Québécois, tout au long de leurs parcours, ont toujours refusé la violence comme solution à la résolution de leurs problèmes. Que ce soient durant la campagne contre la révolution américaine, au moment de la rébellion des Patriotes ou pendant la crise de la conscription, les Québécois n'ont pas choisi les armes. Cette culture de la paix pour reprendre les termes de Mongeau, est justifiable par le fait que les Québécois ne s'intéressent pas aux questions militaires. [...]
[...] Pour soutenir une intervention militaire à l'étranger, les Québécois doivent avoir le sentiment qu'elle est légitime et qu'elle sert une cause juste.[5]» En d'autres termes, les Québécois ne seraient pas contre la guerre, faut-elle encore que cette dernière soit juste. Pour conclure, je voudrais revenir sur un aspect intéressant qui ressort de ce débat : l'histoire peut montrer en fonction de son interprétation tout et son contraire. Elle peut dire que le peuple québécois est pacifiste et elle peut dire également qu'il ne l'est pas. [...]
[...] Récemment encore, les nombreux accords économiques signés et la guerre en Afghanistan ont été soutenus par les canadiens. Cette animosité entre les deux voisins est à mon avis conjoncturelle et passagère. L'auteur ne montre pas également que le pseudo-pacifisme québécois est monté en épingle par les politiques afin, selon les positions, d'entretenir un discours indépendantiste ou de critiquer l'effet de celui-ci sur la politique étrangère du Canada. Claude Gauvreau, en reprenant une analyse de Stéphane Roussel, dira que celui-ci a essayé de nuancer l'image d'un Québec différent, pacifiste, qui rejetterait l'usage de la force. [...]
[...] Les Québécois, pacifistes ou pacifiques ? d'Antoine Robitaille A.Robitaille, Les québécois, pacifistes ou pacifiques ? dans Michel Venne, dir, L'Annuaire du Québec Saint-Laurent, Fides p 53-64 Clairandrée Cauchy, journaliste au Devoir, publia un article, le 17 février 2003, sous le titre La plus grosse manifestation de l'histoire du Québec[1] Cet article fait référence à la mobilisation du 15 février, de nombre de Montréalais contre la guerre en Irak. La manifestation qui est considérée pour de nombreux spécialistes comme la plus importante depuis la création du Québec, a réuni plus de personnes sous une température avoisinant les C. [...]
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