Charles Tilly, sociologue et historien américain spécialisé dans l'étude des actions collectives est l'auteur de l'ouvrage: « La France conteste de 1600 à nos jours » paru en 1986. Le chapitre 11 que nous avons à étudier est, quant à lui, intitulé « Quatre siècles de lutte ».
Il y analyse les réactions de l'Etat français face aux contestations, actions d'un groupe cherchant à protéger ses intérêts. L'Etat a d'abord cherché à les réprimer. En effet, contrôler les manifestations populaires est un enjeu politique dans la mesure où ces dernières cherchent à défier l'autorité.
De même, Tilly s'interroge sur la transformation au cours du XIXème siècle du répertoire d'action, c'est-à-dire « des moyens d'agir en commun sur la base d'intérêts partagés » . Selon l'auteur, la concentration du capital et du pouvoir politique a favorisé l'émergence de nouvelles formes de contestations.
Plus encore, l'ouvrage de Charles Tilly nous montre « les interactions entre le capitalisme, le gouvernement et la contestation populaire ».
[...] Au sein des contestations populaires, des leaders apparaissent. Les plus démunis, quant à eux, ont plus de mal à se manifester. Ainsi, les ouvriers spécialisés sont généralement mieux préparés à agir que les simples manoeuvres De même, l'innovation est aussi contrainte par l'Etat qui canalise, surveille sans cesse l'action. Ce contrôle endigue toute forme de nouveauté. Finalement, les formes d'action restent quasiment identiques depuis le XIX°. Ce sont plutôt les groupes (étudiants, intellectuels, cols blancs) et les demandes, c'est-à-dire les objets de lutte, qui évoluent. [...]
[...] Ainsi, c'est contre un Etat sans cesse plus puissant et une organisation capitaliste de plus en plus développée que le peuple se rebelle. Ainsi, cette prise de parole politique s'effectue à travers des modalités différentes selon les siècles et les régions. L'organisation de capital et du pouvoir politique change. L'Etat étant centralisé les protestataires vont directement s'adresser aux autorités sans passer par le patronage d'un notable. De même, les manifestations deviennent nationales (grèves par entreprise). - Cependant, l'innovation reste limitée voire contrainte. Les moyens d'expression ne sont pas repartis de façon égalitaire. [...]
[...] - Cependant, la violence au sein des contestations est relative. La majorité des contestations n'engendrent aucune violence (charivaris XVIII°). En effet, le nombre de décès provoqués par les manifestations populaires est beaucoup plus faible que le nombre de morts par accident notamment. De même, ce sont les affrontements provoqués par les soldats, agents par qui la répression s'exécute, qui font le plus de victimes. Ainsi, l'Etat en essayant de canaliser la rébellion provoque plus de violence que les comportements des manifestants eux-mêmes. [...]
[...] Charles TILLY, Chapitre 11 : Quatre siècles de lutte in La France conteste de 1600 à nos jours Paris, Fayard Charles TILLY, sociologue et historien américain spécialisé dans l'étude des actions collectives est l'auteur de l'ouvrage: La France conteste de 1600 à nos jours paru en 1986. Le chapitre 11 que nous avons à étudier est, quant à lui, intitulé Quatre siècles de lutte Il y analyse les réactions de l'Etat français face aux contestations, actions d'un groupe cherchant à protéger ses intérêts. [...]
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