Né en 1951, Ghassan Salame est docteur en Lettres, ainsi qu'en sciences politiques. Aujourd'hui professeur à l'institut d'études politiques de Paris, il a autrefois présidé la conférence ministérielle de la francophonie et occupé le poste de ministre de la culture au Liban, au sein du gouvernement de Rafiq Hariri. En 2005, il publie Quand l'Amérique refait le monde, dans un contexte de guerre contre le terrorisme à l'initiative des Etats-Unis de Georges W Bush. Il est intéressant de noter que, malgré les tendances hostiles de l'Europe, Ghassan Salame ne manifeste aucun anti-américanisme. Il préfère s'interroger sur des notions couramment utilisées comme des évidences, mais qui devraient requérir plus d'attention. Ainsi, il étudie le concept d'hyperpuissance, ou encore, dans le chapitre « la fin de l'Occident » qui retiendra notre attention : l'ensemble géopolitique désigné sous le terme d'Occident. Il constate la lévitation des Etats-Unis, exerçant leur hégémonie par l'application des principes du soft power. Il interroge en dernier lieu le devenir de cette unipolarité actuelle, du rival qu'est l'Europe et de l'union transatlantique que semble encore représenter l'Occident.
Diplômée en études japonaises à l'Inalco et docteur en sciences politiques, Karine Postel-Vinay mène actuellement ses recherches au CERI et enseigne les relations internationales à l'IEP de Paris. En 2005, dans un contexte d'écriture similaire à celui de Ghassan Salame précédemment évoqué, elle publie L'Occident et sa bonne parole. L'auteur s'y intéresse aux rapports de forces dominants la politique internationale. Dans l'introduction, que nous étudierons dans un second temps, elle part d'un constat : l'Occident domine le monde. Elle suppose ainsi, et ce dans un premier temps, que la notion même d'une unité appelée « Occident » ne porte pas à débat. Il s'agira d'étudier les implications de cet état de fait.
Tout d'abord, nous nous pencherons sur les tenants du raisonnement de Ghassan Salame dans son chapitre sur « La fin de l'Occident », puis nous les mettrons en relation avec l'introduction de Karine Postel-Vinay, que l'on peut situer dans une continuité d'analyse.
[...] En réalité, comme le précise Ghassan Salame, on constate une distanciation de part et d'autre des deux rives. Le divorce se fait donc dans le consentement des deux partis. B. La construction européenne Ensuite, l'auteur met en valeur le problème de la construction européenne. Du point de vue des Etats-Unis, en effet, la question se pose : faut-il encourager une unité solide ou plutôt solliciter sa désagrégation ? Dans un premier temps, le géant américain s'est positionné en faveur de la construction européenne. [...]
[...] On avait coutume, dans le monde bipolaire de la guerre froide, de désigner sous l'expression Occident les pays alignés dans le bloc de l'ouest, du coté des Etats-Unis donc. Mais aujourd'hui, le géant américain se trouve être plus ouvert à d'autres parties du globe notamment vers l'Asie, délaissant en quelque sorte l'alliée de toujours : l'Europe de l'ouest. La question est donc bien de savoir quelle pertinence accorder au concept d'Occident, dans le contexte actuel, mais aussi comment le définir, et le délimiter, puisque l'on a de cesse de l'évoquer. [...]
[...] Pour les défenseurs de ce dernier, la menace islamique n'est pas à même de ressouder l'Occident ; il faut au contraire laisser s'éloigner les deux rives. Plus encore, les unilatéralistes parlent de libérer le colosse de ses engagements L'effondrement soviétique a mis en valeur les divergences ; les deux puissances deviennent avant tout des rivaux, dans un contexte de concurrence économique. De ce fait, il faut laisser émerger l'hyperpuisssance américaine qui émerge quoique l'on en pense. On peut noter ici la filiation du concept de répudiation de Kagan. [...]
[...] Puisque l'on constate de gros scepticismes sur l'existence même d'un Occident, qu'est-ce qui pourrait bien en constituer la racine ? La thèse d'un ciment religieux selon la perspective de Huntington semble bien faible car on imagine mal la convergence d'une Europe de moins en moins attachée au religieux et d'Etats-Unis plus que jamais dévots. En outre, cette prégnance du religieux dans la guerre contre le terrorisme tend à la dérive : Partis combattre l'ennemi chez lui, les Etats-Unis en seraient venus à s'orientaliser autant, sinon plus qu'ils ne l'auraient occidentalisé ! [...]
[...] Tout d'abord, nous nous pencherons sur les tenants du raisonnement de Ghassan Salame dans son chapitre sur La fin de l'Occident puis nous les mettrons en relation avec l'introduction de Karine Postel-Vinay, que l'on peut situer dans une continuité d'analyse. I. Articulation du raisonnement du chapitre La fin de L'Occident A. Qu'est-il advenu de l'Occident depuis que la guerre froide est derrière nous? Ghassan Salame part du problème posé par le terme d'Occident. En effet, ses frontières apparaissent de plus en plus floues depuis la chute de l'URSS. [...]
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