GLENN HERALD SNYDER est un auteur néoréaliste contemporain. Professeur émérite en Science Politique, il travailla en étroite collaboration avec P. DIESING en 1977 , auteur connu pour sa « position innovante et parfois iconoclaste concernant les Sciences sociales » . SNYDER s'intéresse dans ses premières publications à la course aux armements des années 1950 et 1960 et à la « force de dissuasion » y étant traditionnellement associée , puis il en vient naturellement à s'intéresser aux diverses théories présentées en l'espèce dans le cadre de son étude de la conflictualité internationale . Son dernier livre « Alliance Politics » (ou « Politiques d'alliance ») nous montre que son développement théorique sur le caractère conflictuel international, en se concluant sur le phénomène récurent des alliances entre Etats, ne peut que mener à ce type extrêmement rationalisé de coopération (plus ou moins contrainte par des questions d'intérêt vital). Le texte que nous étudierons ici est un article paru en mars 1971 dans la revue International Studies Quarterly , soit deux ans après la crise des missiles de Cuba, en pleine période de Détente. Replaçons donc l'auteur et sa pensée dans le contexte de l'époque et surtout, demandons-nous à quel débat inter-paradigmatique correspond cette dernière.
La pensée néoréaliste fut fondée en 1979 par KENNETH WALTZ dans son ouvrage « Theory of International Politics » en réponse aux diverse critiques faites au courant réaliste, considéré comme trop réducteur des interactions se produisant à l'intérieur du système international. Les réalistes limitant leur étude des relations internationales aux acteurs étatiques dont les relations sont uniquement légitimées et appréciées en termes d'intérêt. Le mouvement de pensée néoréaliste, incarné notamment par ROBERT GILPIN, ROBERT JERVIS, ou encore JOHN MEARSHEIMER est une étude très structurée des relations internationales, influencée par les Sciences sociales à travers la « révolution behaviouriste » (1950-1960) . Il s'agit en pratique d'étudier le champ des relations internationales grâce à des schémas structurels tout en s'attachant aux motivations personnelles intrinsèques d'acteurs par essence rationnels. L'étude de SNYDER doit ici être replacée dans le contexte du débat communément qualifié de « néo-néo » et qui opposa néoréalistes et néolibéraux, ces derniers partant des mêmes postulats que les réalistes mais donnant un rôle prépondérant à l'influence des institutions internationales . S'inscrivant dans le courant néo ou post réaliste issu du temps de la guerre froide, et plus particulièrement de l'après crise de Cuba (1962) et de la période de « Détente » qui en découla, l'auteur s'intéresse ici à l'application des diverses théories néoréalistes à la crise de la guerre froide, opposant Etats-Unis et Union Soviétique. L'extrait auquel nous nous attacherons ici traite en effet du « dilemme du prisonnier », de ses théories dérivées (« image miroir » et théorie de la « force de dissuasion ») et du modèle du « froussard ». M. SNYDER applique ces « modèles » théoriques à diverses crises pour mieux en détailler le contenu.
[...] Cette ambigüité poussant les Etats à donner une plus grande importance aux facteurs culturels secondaires. L'on comprend en outre que le dilemme du prisonnier tend ainsi à être moins exacerbé dans les systèmes multipolaires (p. 77) contrairement aux systèmes bipolaires où l'accumulation de puissance est issue d'une définition aisée des ennemis engendrant une forte probabilité d'attaque. P struggle for power notion définie par Mearsheimer comme une lutte pour le pouvoir dans une perspective de survie. History and Human Relations London: Collins P Cf. [...]
[...] Le jeu du froussard a en commun avec le dilemme du prisonnier une mixité des motivations des acteurs[44]. La différence réside dans les motivations particulières à l'intérêt commun, puisque dans le dilemme du prisonnier tous ont conscience de leur intérêt collectif, mais ne peuvent l'atteindre à cause du doute portant sur les intentions adverses. Ici, l'intérêt commun est un moyen de coercition et non mutuellement recherché. L'auteur parle de frustration d'un mutuel désire de coopérer [dans le] dilemme du prisonnier qu'il oppose ici à un contexte dans lequel chaque acteur tente de l'emporter sur l'autre. [...]
[...] Diesing, Types of bargaining theory Buffalo Center for International Conflict Studies "Conflict among nations : bargaining, decision making, and system structure in international crises”, Princeton University Press. http://www.upress.pitt.edu/BookDetails.aspx?bookId=34422 successivement en 1956 et 1959 : The stockpiling of strategic materials a study of civilian and military perspectives in the formulation and administration of national security policy” (thèse de l'auteur) et “Deterrence by denial and punishment”, Princeton, N.J., Woodrow Wilson school of Public and International Affairs, Center of International Studies, Princeton University. [...]
[...] “Prisoner's Dilemma” and “Chicken” Models in International Politics”, Glenn H. Snyder (International Studies Quarterly, March 1971, vol Glenn Herald Snyder est un auteur néoréaliste contemporain. Professeur émérite en Science Politique, il travailla en étroite collaboration avec P. Diesing en 1977[1], auteur connu pour sa position innovante et parfois iconoclaste concernant les Sciences sociales Snyder s'intéresse dans ses premières publications[3] à la course aux armements des années 1950 et 1960 et à la force de dissuasion y étant traditionnellement associée[4], puis il en vient naturellement à s'intéresser aux diverses théories présentées en l'espèce dans le cadre de son étude de la conflictualité internationale[5]. [...]
[...] Il n'y a donc pas à proprement parler de balance D'après l'auteur, les acteurs du système international joue les deux supergames en même temps et le problème se pose de l'impossibilité d'accroître ou de préserver sa puissance matérielle et de communiquer un engagement ferme au combat. La solution utilisée reste celle de la limitation des armements, forçant les acteurs à coopérer pour éviter la prolifération et le coût de la guerre, et les poussant à pacifier et stabiliser l'ordre mondial. Les acteurs cherchent donc à réduire la peur et les suspicions. [...]
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