Principes du gouvernement représentatif, Bernard Manin, vote, régime politique, démocratie représentative
Bernard Manin est un ancien élève de l'école Normale Supérieure, agrégé de philosophie et docteur en Sciences Politiques. En 1995, il est devenu Directeur de Recherche au C.N.R.S et la même année il est parti enseigner aux États-Unis. À son retour, il donne également des cours à l'école Normale Supérieure et à l'institut d'études Politiques de Paris. C'est dans ce contexte et grâce à sa connaissance des régimes démocratiques étrangers qu'il a écrit « Principes du gouvernement représentatif » qui sera d'ailleurs adapté en anglais en 1997 sous le titre de « The Principles of Representative Government ».
L'analyse de Bernard Manin part de premiers constats simples : les démocraties modernes ne présentent plus les formes envisagées par les anciens pour qualifier ce régime politique. Il existe donc une distinction franche entre la démocratie représentative des modernes et la démocratie directe des Anciens. Cette différentiation est apparue historiquement lors des trois révolutions du XVIIIe siècle en Amérique, en Angleterre et en France. Or si l'on sort des visions préfabriquées de l'histoire, on se rend compte que les révolutionnaires se considèrent non comme des partisans de la démocratie, mais plutôt comme des acteurs de la représentation. Les penseurs à la base de ce nouveau régime comme Sieyès ou Madison séparaient alors eux aussi le régime qu'il était en train de créer des principes anciens de la démocratie. Aujourd'hui, malgré quelques évolutions (comme l'universalisation du droit de vote), les régimes politiques dits « démocratiques » conservent en parti les traits des régimes représentatifs.
[...] →Cette réponse ne semble pas suffisante , ainsi après avoir interrogé les raisons de la montée en puissance du gouvernement représentatif , Manin s'interroge sur les enjeux de la séparation entre gouvernés et gouvernants. II . Le principe de distinction : les rapports entre gouvernés et gouvernants Manin part d'un constat simple : Dans tous les régimes représentatifs dès leurs origines , il existe une distinction sociale et économique entre les représentants et les représentés. Au terme d'un long conflit , l'établissement du suffrage universel donna une puissante impulsion dans la croyance que le gouvernement représentatif se muait peu à peu en démocratie permettant à tous ces membres d'être égaux. [...]
[...] →D'autre part, Principes du gouvernement représentatif présente une approche assez facile. Au niveau de la forme, on retrouve une certaine rigueur puisque Manin énonce clairement la structure de son récit et chaque fin de chapitre présente en conclusion une synthèse des idées développées dans le texte. A cela s'ajoute un propos toujours simple et claie alors que les idées présentées sont pour certaines assez complexes. Bernard Manin tire de son expérience à l'étranger une certaine capacité à établir des passerelles entre les différents régimes démocratiques ce qui lui permet de tirer une approche originale des principes du gouvernement représentatif. [...]
[...] Ces derniers étant de plus en plus renseignés et présents dans la sphère politique par les sondages, les hommes politiques doivent maintenant répondre à l'offre électorale. Ainsi le débat politique selon Bernard Manin se transforme en négociation ou en marchandage avec différents groupes d'intérêts. Les députés une fois élus sont cantonnés à leurs images. Critique de l'ouvrage : succès rencontré par Principes du gouvernement représentatif de Manin vient confirmer sa très grande qualité. En effet, loin de présenter une vision normative Manin tente de définir de la façon la plus objective possible l'ensemble des problématiques touchant au régime représentatif. [...]
[...] Ces théoriciens ont apporté un nouvel éclairage au débat en distinguant, gouvernement représentatif de gouvernement pour le peuple. En effet, selon Schumpeter dans une démocratie représentative le peuple ne participe pas à l'élaboration des lois, il désigne seulement le candidat qui lui semble le plus à même de défendre leurs intérêts. Ainsi Schumpeter définit la démocratie comme le système institutionnel, aboutissant à des décisions politiques dans lequel des individus acquièrent le pouvoir de statuer sur ces décisions à l'issue d'une lutte concurrentielle portant sur le vote du peuple. [...]
[...] principe cardinal de la démocratie Athénienne n'est pas d'être à la fois gouverné et gouvernant mais que tout citoyen puisse occuper tour à tour l'une ou l'autre des positions. Ainsi, dans ce système, la plupart des citoyens devaient tôt ou tard dans leur vie obtenir une fonction élective selon ce principe. La combinaison de la rotation et du tirage au sort évitait la «professionnalisation» politique. Cela convenait parfaitement aux démocrates qui avaient peur d'une trop grande prise de pouvoir par un technicien de la politique. Contrairement à ce que l'on peut croire, l'usage du tirage au sort ne s'est pas cantonné aux cités grecques. [...]
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