"Principes du gouvernement représentatif" est une œuvre publiée par le politologue Bernard Manin. Dans cette œuvre, Bernard Manin part du constat selon lequel les démocraties actuelles sont pour l'essentielle des démocraties représentatives issues des révolutions anglaises, américaines et françaises. La représentation se trouve ainsi au fondement des régimes démocratiques les plus légitimes aujourd'hui.
C'est pourquoi, il distingue deux grands acteurs de la représentation aujourd'hui. D'une part, le courant fidèle au penseur Madison. Ce courant oppose démocratie antique (système au sein duquel certaines tâches sont déléguées à des magistrats, mais dans lequel le peuple est un organe qui fait partie intégrante du gouvernement) à la démocratie moderne fondée sur la représentation, et dans lequel les représentants – comme techniciens compétents pour gérer les affaires publiques - épurent l'esprit public.
D'autre part, le courant révolutionnaire français fidèle à l'abbé Sieyès qui, dans son oeuvre "Qu'est-ce que le Tiers-Etat ?" estime que la démocratie représentative est la forme la plus adéquate à des sociétés commerçantes. De plus, le gouvernement est une profession particulière. La division du travail est un facteur de progrès social.
[...] Considérant cela, on peut affirmer que dans une certaine mesure, nous persévérons dans une véritable aristocratie élective. En quoi consiste-t- elle ? La définition de l'aristocratie élective : au fondement de l'inégalité de représentation. En effet, toutes les contraintes citées ci-dessus aboutissent à l'élection d'individus supérieurs à leurs électeurs, mais d'une supériorité particulière : il s'agit d'une supériorité du fait des qualités politiquement pertinentes, mais aussi d'une supériorité perçue par les candidats eux-mêmes et la population. On parle souvent de disposition naturelle mais il n'en est rien. [...]
[...] Il apparaît donc ici que la représentation est aujourd'hui indéniablement au fondement des systèmes démocratiques contemporains. Gage de légitimité, elle est en rupture avec les formes traditionnelles de la légitimité au profit de formes plus équitables, plus démocratiques de représentations. Cependant, malgré les efforts de démocratisation, peut-on pour autant parler de la fin d'une véritable aristocratie démocratique . III. Une aristocratie démocratique : symptôme de l'échec des systèmes électifs ? En effet, bien que les XIXe et XXe siècles marquent l'élargissement du droit du suffrage et la démocratisation du gouvernement représentatif, il n'en demeure pas moins que ladite démocratisation demeure questionnée. [...]
[...] De plus, dans l'élection, contrairement au système de sélection, les qualités requises ne sont ni précises ni connues à l'avance. Aussi, les critères peuvent être subjectifs, des individus déjà connus par leur nom ou leur position sociale sont avantagés. La dynamique d'une situation de choix : la subjectivité au détriment de la rationalité ? La dimension de choix est inhérente au principe de l'élection. Il faut donc un motif de préférer un candidat à un autre. Chaque candidat doit donc se distinguer par une qualité - relevant de dons naturels ou d'actions afin d'être jugé supérieur aux autres candidats. [...]
[...] "Principes du gouvernement représentatif", Bernard Manin (1995) Introduction Principes du gouvernement représentatif est une œuvre publiée par le politologue Bernard Manin. Dans cette œuvre, Bernard Manin part du constat selon lequel les démocraties actuelles sont pour l'essentielle des démocraties représentatives issues des révolutions anglaises, américaines et françaises. La représentation se trouve ainsi au fondement des régimes démocratiques les plus légitimes aujourd'hui. C'est pourquoi il distingue deux grands acteurs de la représentation aujourd'hui. D'une part, le courant fidèle au penseur Madison. [...]
[...] Dans ce cas précis, il n'existe aucune condition légale d'éligibilité, mais une procédure de répartition fondamentalement inégalitaire. En effet, les élus sont préférés nominalement et personnellement aux autres, et non en fonction de leurs actes. Cela s'illustre particulièrement aujourd'hui dans les campagnes présidentielles. En effet, on note qu'au cours du vingtième siècle des candidats ayant investi le plus d'argent dans leur campagne pour les élections présidentielles aux États- Unis ont remporté l'élection. Cela révèle donc la déconnexion entre les actes et la victoire. [...]
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