Jean-Claude Guillebaud est écrivain, journaliste et éditeur. Il a publié notamment La tyrannie du plaisir (1998) et La refondation du Monde, trilogie dont Le principe d'humanité, paru en septembre 2001, est le dernier volet. Ce dernier essai a reçu le Grand prix européen de l'essai. L'auteur tente d'y redéfinir « l'irréductible humanité de l'homme » face à la menace que représentent les trois révolutions économique, numérique et génétique, avec la volonté d'échapper à la fois au « catastrophisme épouvanté » et à « l'optimisme béat », voyant dans ces mutations « autant de périls que d'espoirs ».
Les chapitres 8, 9 et 10 portent sur les progrès de la génétique et leurs conséquences sur l'humanité de l'homme, sur les problèmes moraux, éthiques, qu'ils soulèvent. Le chapitre 8 démontre que l'interprétation qui est faite des progrès génétiques relève toujours d'une idéologie, et que celle-ci instrumentalise ensuite ces progrès génétiques ; puis le chapitre 9 expose le processus par lequel cette révolution a refait de l'eugénisme un sujet d'actualité ; et enfin le chapitre 10 analyse l'instrumentalisation qui a été faite des thèses de Darwin, au service de cette idéologie génétique.
[...] L'auteur retrace ensuite l'histoire de l'eugénisme, et plus particulièrement de son utilisation par le régime nazi, de la stérilisation à l'extermination. Il note que déjà, il était question d'eugénisme positif et d'alibis humanistes citant Hitler : Le sacrifice de l'existence individuelle est nécessaire pour assurer la conservation de la race Mais il rappelle que l'eugénisme s'inscrit alors dans un contexte plutôt favorable, avec l'appui d'une grande partie de la communauté scientifique. Mais la dimension exterminatrice de l'eugénisme hitlérien apparaissant clairement à Nuremberg, un non-dit s'installe sur le sujet. [...]
[...] Le principe d'humanité Chapitres Jean-Claude Guillebaud est écrivain, journaliste et éditeur. Il a publié notamment La tyrannie du plaisir (1998) et La refondation du Monde, trilogie dont Le principe d'humanité, paru en septembre 2001, est le dernier volet. Ce dernier essai a reçu le Grand prix européen de l'essai. L'auteur tente d'y redéfinir l'irréductible humanité de l'homme face à la menace que représentent les trois révolutions économique, numérique et génétique, avec la volonté d'échapper à la fois au catastrophisme épouvanté et à l'optimisme béat voyant dans ces mutations autant de périls que d'espoirs Les chapitres et 10 portent sur les progrès de la génétique et leurs conséquences sur l'humanité de l'homme, sur les problèmes moraux, éthiques, qu'ils soulèvent. [...]
[...] Dans le chapitre suivant, il donne un exemple d'une utilisation idéologique de la génétique avec la dérive de l'eugénisme. L'eugénisme remaquillé Les dérives eugénistes de la génétique sont l'objet du principal débat bioéthique d'aujourd'hui. Alors que pour beaucoup, ce mot est emprunt d'une connotation fortement négative, certains le revendiquent sous une forme positive et démocratique Jean-Claude Guillebaud attribue cette violence du débat à l'amnésie volontaire des démocraties à ce propos : si le terme d' eugénisme fait immédiatement penser au régime hitlérien, peu de personnes sont au courant du succès du mouvement, encore moins de sa mise en pratique, dans les années trente (stérilisation des anormaux restrictions au mariage, etc.). [...]
[...] Pour l'auteur cette idéologie génétique a clairement été néfaste pour la gauche puisqu'« elle a discrédité l'État-providence : la pauvreté étant considérée comme la conséquence d'un comportement pathologique génétiquement déterminé, il devient inutile de combattre les inégalités. Ces idées donnent donc un fondement au capitalisme et au règne du marché. Ces thèses relèvent du darwinisme social qui sera plus profondément analysé dans le chapitre 10 : la discipline de la sociobiologie ou nouvelle synthèse applique la théorie de l'évolution darwinienne au pied de la lettre à l'être humain, niant ainsi tout ce qui constitue le principe d'humanité c'est-à-dire la liberté de choisir et d'échapper au justement à ce déterminisme. [...]
[...] Ceux qui construisent une idéologie autour de la génétique empruntent donc au discours religieux, en même temps qu'ils réduisent l'être humain au génome à des fins mercantiles, cette illusion étant source de profit : une solution miracle n'a pas de prix. Le danger de ce discours religieux, pour Jean-Claude Guillebaud, c'est que l'idée de prédestination supplante toute idée de liberté et de responsabilité : l'être humain n'est plus maître de son destin. Mais l'idéologie génétique est plus dangereuse, plus sujette à dérives que la religion puisqu'elle dispose de l'alibi de la vérité scientifique. [...]
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