Nicolas Machiavel, Le Prince, conseiller politique, machiavélisme, régime de la cité florentine, unification de l'Italie, texte immortel, méthode quinquépartite, classification des États, art de la guerre, morale, praticité, vertu, fortune, conservation du pouvoir, doigt du diable, tradition anti machiavélienne, portée philosophique de la religion, rationalisation de la politique, humanisme de type civique, tyrannie
Niccolò Machiavelli, dit Nicolas Machiavel, est un conseiller politique et écrivain florentin. En tant que conseiller, Machiavel participe activement à la politique de son temps.
En premier lieu, par son intrication dans les intrigues claniques entre les familles de Médicis, Sforza et Borgia, mais également entre les rois de France (François Ier), d'Espagne (Charles Quint) et le pape, dont Alexandre VI, un membre de la famille Borgia.
Mais Machiavel est aussi un fonctionnaire au service de Florence?; c'est pourquoi, en second lieu, il peut être qualifié de penseur qui approfondit la politique par son approche du politique. Ainsi se pose-t-il à la fois en tant qu'historien de la pensée dans ses Discours sur la première décade de Tite-Live (1531), en stratège de guerre dans L'Art de la guerre (1521) ou, encore, en qualité double de philosophe et conseiller politique dans Le Prince (1515).
[...] Le Prince, Nicolas Machiavel (1515) - Stratégie politique I. Introduction A. Nicolas Machiavel (1469 - 1527) Niccolò Machiavelli, dit Nicolas Machiavel, est un conseiller politique et écrivain florentin. En tant que conseiller, Machiavel participe activement à la politique de son temps. En premier lieu, par son intrication dans les intrigues claniques entre les familles de Médicis, Sforza et Borgia, mais également entre les rois de France (François Ier), d'Espagne (Charles Quint) et le pape, dont Alexandre VI, un membre de la famille Borgia. [...]
[...] Le Prince (1515) Écrit aux alentours de 1515, mais publié à titre posthume en 1532 sous le titre ambivalent de Il Principe (« Le Prince ») ou De principatibus (« Des principautés »), Le Prince de Machiavel est un « opuscule ( . ) où il creuse de [son] mieux les problèmes que pose un tel sujet : ce que c'est que la souveraineté, combien d'espèces il y en comment on l'acquiert, comment on la garde, comment on la perd ». En 1515, en effet, le régime de la cité florentine a changé : trois ans plus tôt, on est passé d'une république à une monarchie sous la coupe des Médicis. [...]
[...] La vertu n'est pas la vertu morale, mais la vertu nécessaire à la conquête et à la conservation du pouvoir : elle s'en tient « à la manière dont le pouvoir s'exerce effectivement pour camper les vertus nécessaires au bon politique », ce qui n'empêche pas que ces « vertus nécessaires au bon politique » soient « contradictoires ; ce qui est politiquement nécessaire et bon peut être moralement vicieux, et ce qui est moralement bon politiquement désastreux ». En ce sens, la vertu peut être entendue comme la vertu du Prince se concevant exclusivement en tant qu'homme politique poursuivant un objectif politique. Quant à la fortune, elle « désigne tout ce que nous ne devons pas au mérite de nos actions propres, toute élévation qui ne trouve pas sa source dans l'efficace d'une vertu, qu'il s'agisse de l'intelligence politique ou du génie militaire ». [...]
[...] En autonomisant la politique et en lui consacrant un champ qui lui est singulier, Machiavel est l'initiateur apparemment paradoxal d'une modernité fondée sur la lecture des Anciens ; les miroirs successifs et postérieurs au Prince de Machiavel s'attacheront à le contredire (Érasme, L'Éducation du prince ou l'Art de gouverner de 1516, adressé à Charles Quint d'Espagne), voire à la déconstruire (Innocent Gentillet, Anti-Machiavel, 1576). Diabolisé ou adulé, Le Prince s'inscrit néanmoins « parmi les textes qui passent pour immortels » selon Raymond Aron. I. Résumé L'ouvrage se structure en 26 chapitres classifiables par une méthode quinquépartite (Fournel ; Zancarini, 2014). Les chapitres I à XI recoupent une classification des États en fonction d'une typologie duale : régime de république ou régime de principat. [...]
[...] La tradition machiavélienne quant à elle retient que certes, si « l'excellence humaine n'est plus l'horizon de la pensée et des décisions politiques », il n'en demeure pas moins que Machiavel s'inscrit dans un contexte de rationalisation de la politique à l'usage du plus grand nombre et ce, de facto, contre les tyrans qu'il prétend conseiller. Ainsi Le Prince a pu être perçu comme une œuvre typiquement humaniste : Diderot écrit ainsi : « Lorsque Machiavel écrivit son traité du prince, c'est comme s'il eût dit à ses concitoyens, lisez bien cet ouvrage, si vous acceptez un maître, il sera tel que je vous le peins : voilà la bête féroce à laquelle vous vous abandonnerez ». [...]
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