La relation centre-périphérie avait longtemps été marquée par une analyse institutionnalisto-formaliste d'état monolithique. Mais de nombreux travaux ont remis en question cette lecture figée de la relation : comme ceux du cso qui élargissent les travaux de Crozier, ceux de J.P.Worms qui s'intéressent à l'administration locale et ses environnements, ou ceux de Thoenig et Dupuy qui prennent en compte le rôle des acteurs dans le système politico administratif français, et même ceux de Padioleau qui s'intéressent à l'interférence des acteurs économiques dans la régulation.
Dans leurs perspectives, l'organisation administrative est un construit social définit par les acteurs qui interagissent. Les trois questions majeures soulevées par ces recherches, sont celles des relations d'interdépendances, des arrangements des acteurs pour résoudre les problèmes concrets et celle de démasquer le problème réel derrière l'enjeu officiel.
Thoenig et Dupuy, dans « l'administration en miettes » révèlent la dualité de l'administration. Ils dissocient d'un côté la vie interne de l'administration marquée par une rigidité formelle et une absence de coopération, et de l'autre côté la vie externe marquée par des négociations et des arrangements avec l'environnement. Par là, ils montrent combien la pratique diffère de l'organisation formelle prévue.
J.P.Worms, dans des observations au niveau local, va mettre en évidence le décalage qui existe entre le discours officiel sur la relation centre périphérie (Préfet- Notables) et la réalité de la relation. En effet, derrière un discours de dénonciation mutuelle : lobbying, lourdeur des règlements…les relations entre préfet et notables apparaissent beaucoup moins conflictuelles.
Cette relation interpersonnelle assez forte, Worms et l'ensemble des politologues la traduisent en parlant de « régulation croisée » qui caractérise le fonctionnement du système politico administratif local.
[...] Le fonctionnement de la régulation croisée Les convergences d'intérêts Worms montre dans son ouvrage que derrière l'apparente opposition entre le représentant de l'état et les élus locaux, se cache une profonde solidarité. Cette solidarité est fondée sur nombre d'intérêts convergents qui donnent naissance à un ensemble de stratégies de pouvoir, qui constitue la dynamique de l'organisation politique française. Le premier des intérêt convergent et la suppression des conflits et l'établissement d'un pouvoir supra politique L'intérêt de carrière du préfet et du notable est pour tous deux de maintenir l'harmonie dans leur territoire respectif. Pour atteindre cet objectif, préfet et notables sont interdépendants. [...]
[...] En premier lieu le préfet a besoin de la collaboration du notable pour réaliser quoi que ce soit dans le département. Car les collectivités locales sont les maîtres d'œuvres des dépenses de l'état. Il a donc besoin d'apparaître à leurs yeux comme le représentant de l'intérêt général pour qu'elles se laissent persuader Ensuite, le préfet a besoin des notables dans sa mission d'arbitrage des conflits. Il est nécessaire pour cette fonction, que l'ensemble des notables locaux lui reconnaisse cette vocation pour qu'il puisse l'exercer. [...]
[...] Conclusion Il apparaît aujourd'hui que le système de régulation croisée décrit par Worms en 1966 est obsolète. Avec la décentralisation et l'européanisation des régions, il s'est imposé un nouveau sens des relations entre l'état et ses territoires en transformation. Dans cette perspective, la transformation de style politique, de leadership local, en disent long sur la pluralisation des territoires français. E.Négrier, dans son ouvrage la question métropolitaine observe le cas particulier de Montpellier. Il montre que cette ville, est, à bien des égards remarquable dans l'analyse que l'on peut faire de la mise en œuvre de la loi Chevènement de juin 1999. [...]
[...] La notion de réseau renvoie donc ici à une dialectique entre structure hiérarchique et système social informel. L'informel assure non seulement une communication efficace interne à l'organisation mais également entre celle-ci et son environnement social (B.JOUVE) Ainsi la force de ce système réside dans la souplesse du jeu de régulation des conflits. Par les stratégies qu'ils développent, préfet et notable renforcent leur interdépendance et assurent ainsi de façon très efficace l'équilibre entre les différentes forces sociales dans le département, et résolvent les problèmes au moment où ils se posent. [...]
[...] Le préfet et ses notables Worms Jean-Pierre Plan I-le fonctionnement de la régulation croisée. A-Les convergences d'intérêts b-Les forces du système préfectoral II-la remise en cause du système préfectoral A-Les limites inhérentes au système préfectoral B-les changements apportés par la décentralisation. Introduction La relation centre- périphérie avait longtemps été marquée par une analyse institutionnalisto-formaliste d'état monolithique. Mais de nombreux travaux ont remis en question cette lecture figée de la relation : comme ceux du cso qui élargissent les travaux de Crozier, ceux de J.P.Worms qui s'intéressent à l'administration locale et ses environnements, ou ceux de Thoenig et Dupuy qui prennent en compte le rôle des acteurs dans le système politico administratif français, et même ceux de Padioleau qui s'intéressent à l'interférence des acteurs économiques dans la régulation. [...]
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