Ainsi, F. Gaspard, C. Servan-Schreiber, A. Le Gall préconisent la reconnaissance d'un droit nouveau, la parité des sexes. Ceci doit être la première pierre d'une reconstruction démocratique nécessaire. Ces auteures constatent en effet qu'en France, la démocratie s'étiole, qu'elle reste toujours inachevée, et l'ambition du livre est ainsi de consolider, développer, parachever la démocratie elle-même. Elles partent du postulat que la démocratie doit être représentative, et que la quasi-monopolisation de la représentation politique par les hommes est un des éléments de la crise que connaît le système...
[...] Le Gall comprennent la reconnaissance inscrite dans le droit de l'égalité de représentation des femmes et des hommes. La fondation de ce droit est de nature à redonner du sens à l'acte et à la pratique démocratiques. Elles proposent un article unique à intégrer dans les textes fondamentaux de la République : les assemblées élues, au niveau territorial comme au niveau national, sont composées d'autant de femmes que d'hommes (p.129). C'est une proposition simple, dont la légitimité parait évidente. C'est en raison de la sous représentation des femmes dans les assemblées, qu'un nouveau contrat démocratique s'impose. [...]
[...] L'inégal accès des sexes au pouvoir politique interdit que soient garantis les droits de tous et toutes. Instaurer la parité des sexes c'est faire en sorte que les droits humains aient une expression propre au champ politique. Le pari des auteures est que la parité, par sa plus grande exigence de justice, pourra régénérer la démocratie. Citations Tant que la parité des sexes ne sera pas adoptée, il n'y aura pas de démocratie (p.14) La France croit être une démocratie, elle n'en est pas une. [...]
[...] Les moyens existent dans les institutions pourvu que le volonté politique soit suffisante pour les adopter. Les auteures proposent que dans le scrutin de liste proportionnelle, un candidat sur 2 en alternance serait une femme. Et dans le scrutin uninominal, on pourrait voter pour un ticket, c'est à dire pour deux candidats, un homme et une femme. Cela multiplierait par 2 le nombre d'élus à moins de diviser le nombre de circonscription par 2. Selon les auteures, on doit instituer une légitimité réelle dans les assemblées et ceci passe par la parité. [...]
[...] Au plan social et au plan du droit, les femmes doivent exiger la première place dans l'échelle de l'humanité à égalité avec les hommes. L'idée pionnière d'Hubertine Auclert. Dès 1789, l'idée d'une représentation particulière des électrices, que les femmes devraient être représentées par des femmes, a été avancée. C'est ainsi qu'Hubertine Auclert lance l'idée de la représentation paritaire, concept d'égalité de la représentation des sexes. Il s'agit d'aller vers une répartition équitable des sièges entre les deux sexes. Aujourd'hui, il y a une profonde impression de décalage entre la société civile et la représentation publique. [...]
[...] Aujourd'hui, on considère qu'un Homme est un homme ou une femme, car c'est un individu asexué, alors que pour les Lumières, un individu civil et politique était un homme. Aujourd'hui les femmes, qui ont conquis leur liberté civile et politique, se reconnaissent dans cet individu, cet Homme devenu bisexué ou asexué. Il reste quand même un problème de vocabulaire qui illustre en fait que le contrat social n'a pas été changé : il s'agit toujours de frères interchangeables car tous libres et égaux, mais un homme et une femme sont-ils interchangeables ? [...]
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