Populismes : la pente fatale, Dominique Reynié, colère populaire, politiques populistes, Européens, mondialisation, opposants à l'immigration
Le politologue Dominique Reynié, professeur de sciences politiques à Science Po notamment, estime que depuis la cassure qui a eu lieu au début des années 2000, le populisme va se développer dans son ensemble, ses formes les plus dangereuses comprises. Les trois moteurs du bouleversement de l'Europe sont l'immigration, le vieillissement démographique, et la globalisation économique. Ce sont ces trois facteurs qui contribuent à la prolifération des populismes en Europe.
[...] Voilà pourquoi la pente dessinée par les populismes est à négocier avec la plus grande précaution, car la chute serait fatale. II Intérêt de l'œuvre et critique. L'intérêt de l'œuvre de Dominique Reynié réside dans la mise en lumière d'une mauvaise interprétation des Européens de l'évolution de leur société. Les coupables ne sont pas ceux désignés, les causes mises en avant pas toujours celles à l'origine des conséquences. Pour commencer, le déclin du christianisme n'est pas une conséquence du développement de l'islam, comme aiment à penser les populistes et leur auditoire. [...]
[...] La religion, avec l'islam, est revenue sur le devant de la scène politique. Les opposants à l'immigration justifient leur prise de position au nom de la laïcité, notion très prisée par les partis d'extrême droite, anciennement chrétiens (paradoxe Des affaires comme celle de la publication des Versets sataniques de Salman Tushdie, l'assassinat de Theo Van Gogh suite à la production du film Submission dénonçant la soumission des femmes dans l'islam, ou encore celle des caricatures de Mahomet, vont conforter les Européens dans l'idée que l'islam est un ennemi de la liberté qu'il faut combattre à tout prix, d'où, encore une fois, la popularité des partis populistes. [...]
[...] Conclusion L'œuvre de Dominique Reynié n'est pas exempte de tout reproche. On peut reprocher à l'auteur d'avoir restreint son analyse à l'Europe, et de ne pas avoir porté son œil aiguisé sur le reste du monde. En effet le monde dans lequel nous vivons actuellement est un monde contrôlé par la globalisation. Alors, comment parler des conséquences de la mondialisation sur l'immigration et l'émergence des populismes européens tout en occultant le reste du monde ? On peut aussi lui reprocher de ne pas évoquer l'hypothèse que les partis populistes soient des outils dont se servent les élites au pouvoir afin de diviser les citoyens. [...]
[...] L'Europe, la Méditerranée, et l'Afrique doivent considérer ensemble leur avenir économique s'ils veulent se démarquer sur la scène internationale. Cette vision du monde dans le futur peut être discutée. L'auteur parle d'un bel avenir promis à l'Euroméditerranée. Il imagine déjà cette région comme le centre de l'économie-monde, de la croissance planétaire, de la politique mondiale. Seulement, n'était-ce pas l'objectif de l'Union européenne lors de sa création ? Les pays européens n'ont-ils pas déjà de grosses difficultés à s'accorder politiquement ? [...]
[...] Mais elle n'est pas seule : crises politiques et attentats y contribuent également. Si les Européens se tournent aujourd'hui vers les partis politiques populistes, c'est avant tout parce que leur plus grande crainte est celle d'être déclassés : la mondialisation (incluant le contrôle du marché sur la société qui montre que l'État n'est rien face à la puissance du capitalisme, l'immigration, le multiculturalisme . ) apparaît aux yeux des Européens de plus en plus comme une menace dirigée contre la prospérité dans laquelle ils vivent, et qu'ils ont mis des décennies à atteindre. [...]
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