Donald Trump, politique étrangère, Louis Da Vinha, Olivier Zajec, fiche de lecture, Etats-unis, administration Trump, gouvernement, partisans conservateurs, campagne présidentielle, gouvernance, politique diplomatique
Bien qu'élu avec moins de voix que son opposante, Hillary Clinton, en 2016, Donald Trump ne s'est pas retrouvé par hasard président des États-Unis. Bien qu'apparaissant à première vue comme anarchique et chaotique, on peut distinguer une certaine cohérence dans sa politique de défense et de sécurité. En s'appuyant sur les articles précédents, on peut constater un certain style de gestion de la politique étrangère : Trump est tiraillé entre ses convictions, qu'il a largement développées durant sa campagne, et les prérogatives de gouvernance en matière de politique extérieure. S'il souhaite diriger selon ses propres principes, il reste tout de même contraint à prendre des décisions et à mener une politique diplomatique dans un monde interconnecté et une économie mondialisée qui est finalement peu en rupture avec celle de ses prédécesseurs. Par ailleurs, il ne peut pas gouverner seul. Le plus long shutdown de l'histoire américaine lié au financement du mur à la frontière avec le Mexique en témoigne. Bien qu'il s'affirme personnellement en faveur de positions plutôt isolationnistes, il ne peut agir sans compromis avec le Congrès ou son gouvernement. Sa politique est donc le résultat de sa volonté personnelle confrontée au cadre et aux acteurs incontournables de la politique étrangère américaine.
[...] A son élection, Trump veut se positionner en rupture avec Obama. Il dénonce une défense américaine « désastreuse » et souhaite mettre fin à l'« interventionnisme moral » américain. Cela se traduit dans la National Security Strategy (NSS) par une réticence à exporter la démocratie et un dédain affiché du multilatéralisme mais se retrouve aussi dans ses discours sur l'« America First » dans lesquels se révèle la volonté de se détacher de l'interventionnisme américain qui, selon Donald Trump, coûte trop cher au pays sans rien lui apporter. [...]
[...] La politique étrangère de Donald Trump - Olivier Zajec et Louis Da Vinha Résumés critiques « Une nouvelle ère » ? Défense et stratégie des Etats-Unis après la première année de l'administration Trump, d'Olivier Zajec Olivier Zajec est professeur en sciences politiques et relations internationales à l'université de Lyon, chargé de recherches dans plusieurs instituts relatifs à la défense et aux études militaires. Son analyse de la politique de sécurité et de défense de Donald Trump dans cet article est plutôt intéressante puisqu'il la met en relation avec celle des précédentes administrations, mettant en évidence une certaine continuité. [...]
[...] La sortie du traité sur le nucléaire iranien, de l'accord de Paris sur le réchauffement climatique ou le bombardement de Damas en Syrie montre cette prédominance absolue des intérêts américains et ce mépris pour la coopération internationale et le multilatéralisme. Cette attitude, bien qu'elle révèle une certaine capacité d'action, peut être dangereuse car elle encourage les nationalismes et l'instabilité de certaines régions. Rien ne peut indiquer aujourd'hui en quoi cette diplomatie « au bord du gouffre » qu'il tente d'imposer aura des conséquences positives ou sera capable de renforcer la position des Etats-Unis dans le monde. [...]
[...] Il y a donc une mise en confrontation durant laquelle certains groupes ont eu l'occasion de mettre davantage de pression que les autres. Il se rallie parfois aux « experts » de son gouvernement, parfois à des groupes externes sans lien avec le gouvernement, parfois à aucun d'entre eux et donne l'impression de s'exprimer seulement par simple « esprit de contradiction » (Da Vinha illustre ce constat à l'occasion des accords de Paris où Trump se positionne face à la pression de la chancelière allemande, du président français, et de plusieurs membres de son gouvernement). [...]
[...] Cependant, Trump ne peut pas exercer et se soustraire aux relations internationales (« America first ») et interinstitutionnelles. C'est pourquoi sa politique apparaît comme un compromis entre le prolongement de la politique étrangère d'Obama (qui protège les intérêts américains sans être démesurément interventionniste), un alignement avec les valeurs et principes défendus traditionnellement par l'administration américaine, et la prise en compte de l'avis de ses conseillers sur des questions de politique étrangère plus précises. Il est contraint de gouverner avec le Congrès ou les services de renseignements et sa première année de mandat a montré l'efficacité des contre-pouvoirs (balance of power) du système américain. [...]
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