Politique culturelle : la fin d'un mythe fait le point sur la politique culturelle actuelle, en rappelant ses évolutions historiques. Tout en les situant dans leur contexte économique et social, l'auteur évalue les différents outils utilisés par les tenants de la politique culturelle, ainsi que leurs moyens financiers. Il en conclut à une renonciation des grandes ambitions culturelles de l'Etat. Cet ouvrage se caractérise par une critique de J-M. Djian concernant l'absence de véritable idéal de politique culturelle, remplacé selon lui par un ‘mythe' républicain de la culture. Sa thèse est donc que le malentendu qui s'ensuit entre le discours de la politique culturelle et sa réalité, entre conceptions du Ministère et attentes des artistes, entre outils utilisés et état de l'économie et de la société…ne pourra, s'il doit être réparé, faire l'économie d'une véritable interrogation sur le rôle même de la culture dans la société.
[...] Les artistes se sentent dépossédés face à une administration qui définit les conditions (l'idéologie sécuritaire, notamment, envahit le secteur), la valeur, et la nature de leur travail. En outre, la démocratisation culturelle et l'éducation artistique sont deux échecs. L'Education Nationale, chargée des programmes, n'a pas pour but premier de donner aux élèves les clés de l'imaginaire et des lieux de la culture. Or cette éducation est la première étape de la démocratisation culturelle, de l'égalité d'accès et de la liberté de pratique. Le Ministère de la Culture tente alors d'agir autrement. [...]
[...] La première politique culturelle est toutefois ambitieuse, malgré un manque de moyens du budget de l'Etat). Elle s'inspire évidemment d'une ‘certaine idée de la France', et a pour but de rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité surtout françaises– aux Français ; faire connaître le patrimoine culturel national ; et encourager la création d'œuvres qui l'enrichiront. A sa création, la politique culturelle hésite entre deux conceptions de la légitimation de la création culturelle. Le dilemme perdure, d'ailleurs, quant à savoir si l'appréciation du public (et donc des intermédiaires artiste-public que sont les industries culturelles) constitue l'élément clé de la légitimation artistique, ou si à l'inverse cette légitimation provient du haut, de l'Etat, qui a la responsabilité de la culture et en donne l'accès à tous. [...]
[...] Cependant, le domaine de la culture est florissant, notamment concernant les pratiques culturelles : en 1997, plus d'1/3 des Français en pratique une. La politique d'encouragement de l'Etat semble donc efficace : fêtes culturelles, création de conservatoires Les collectivités locales ne sont pas en reste, et soutiennent de nombreuses associations –plus par politique d'image que par engagement culturel, toutefois. Le double mouvement de désacralisation du travail et de légitimation des loisirs conduit les particuliers à ‘combler le vide', d'après Lipovetsky, et expliquerait la hausse des pratiques culturelles. [...]
[...] Si cette idée semble sous-jacente aux propos de J-M. Djian, elle n'y apparaît cependant pas assez clairement. Enfin, les considérations de l'auteur concernant l'UE, bien qu'éclairantes, n'abordent qu'un aspect du sujet. Certes, les Etats-Membres tentent de préserver la culture au sein de leurs compétences, et dans ce contexte il paraît utopique de parler de ‘politique culturelle européenne' avec le Parlement Européen. Toutefois, les outils de l'UE sont nombreux, bien que son budget ne soit pas à la hauteur de son discours. [...]
[...] Politique culturelle : la fin d'un mythe fait le point sur la politique culturelle actuelle, en rappelant ses évolutions historiques. Tout en les situant dans leur contexte économique et social, l'auteur évalue les différents outils utilisés par les tenants de la politique culturelle, ainsi que leurs moyens financiers. Il en conclut à une renonciation des grandes ambitions culturelles de l'Etat. Cet ouvrage se caractérise par une critique de J-M. Djian concernant l'absence de véritable idéal de politique culturelle, remplacé selon lui par un ‘mythe' républicain de la culture. [...]
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