L'ambition clairement identifiée de Tilly et Tarrow dans "Politique du conflit, de la grève à la révolution" est de rendre compte d'une multitude d'outils conceptuels afin d'analyser et de comprendre les dynamismes dans lesquels des acteurs entrent en conflit avec d'autres acteurs. Dans cette perspective, les deux auteurs basent leurs analyses sur une question pouvant prendre la forme suivante : quelles sont les similitudes permettant d'unir la diversité des cas qui composent ce que les auteurs appellent la « politique de conflit » ? Ces similitudes prennent forme à l'intérieur de mécanismes et de processus qui relèvent des interactions conflictuelles entre les intérêts de divers acteurs dans lesquelles se positionne l'État comme intermédiaire ou comme un acteur central.
[...] Enfin, les auteurs montrent que chaque «politique du conflit» est irréversiblement soumis à une période de mobilisation et une période de démobilisation. Le premier regroupe les deux premiers concepts que nous avons vus et celui-ci met en contact, sur une base de protestation, les contestataires, les tierces parties et leurs adversaires, l'État, le public en général et les médias. Selon les deux auteurs, la mobilisation agirait dans tous les «politiques du conflit» en suivant un cycle comportant «une série d'épisodes, dont certain s'entrecroisent, mais qui répondent le plus souvent aux mêmes changements des opportunités.» (p.158) un des importants épisodes de ce cycle est certainement le changement d'échelle qui consiste à la propagation nationale ou transnationale d'un épisode de conflit. [...]
[...] Ainsi, les répertoires d'actions collectives sont déployés de diverse façon selon l'ampleur et la nature de la «politique de conflit». De plus, on peut dire qu'ils sont centraux dans la conception du conflit de Tilly et Tarrow puisqu'ils permettent de rendre visible un mouvement et de le rendre légitime ou illégitime au point de vue social (conflit contenu ou transgressif). Enfin, chacune des données empiriques illustrées par les auteurs nous permet aisément de constater que chaque mouvement est accompagné d'action collective, du à Greensboro aux États-Unis (p. 303) jusqu'aux manifestations violentes lors de la «Révolution orange» en Ukraine (p.19). [...]
[...] On peut aussi relever chez les deux auteurs un certain ethnocentrisme occidental. En effet, les données empiriques utilisées révèlent des conflits sociaux se déroulent majoritairement à l'intérieur des démocraties occidentales. Évidemment, il faut reconnaitre qu'une analyse globale demanderait un travail colossal particulièrement en matière de collecte de donnée. Enfin, un dernier point critiquable est le fait que l'ambition des auteurs d'établir une typologie globalisante met de côté les particularités culturelles de certaines sociétés qui pourraient être fortement intéressantes dans l'étude des mouvements sociaux. [...]
[...] Dans le premier cas, le discours réformiste de Nikita Khrouchtchez suite à la mort de Staline en 1953 provoqua une certaine fracture au sein du régime ente les modérés et les dures faisant ainsi surgir, une opportunité politique en Pologne dont Maryjane Osa résume, bien : la déstabilisation ouvrit en Pologne la possibilité d'une mobilisation politique» (p. 189). Dans le deuxième cas, le mouvement des droits civiques américains, c'est-à-dire l'égalité entre les noirs et les blancs, est concrètement lié aux opportunités politiques offertes par le régime. (p. 307) Bref, la structure d'opportunité politique varie fortement en fonction du contexte politique, mais celle-ci reste un élément déclencheur pour la majorité des actions collectives. [...]
[...] Ainsi, la relation entre l'État et les acteurs politiques formule des structures d'opportunités desquelles résultent des répertoires d'action collective, dont ceux-ci, s'établissent sur une échelle temporelle indéfinie qui commence par une période de mobilisation suivit d'une période de démobilisation. D'abord, comme nous l'avons dit, la relation entre l'État et les acteurs politiques produits des structures d'opportunités politiques qui peuvent varier en fonction de la nature et des principales caractéristiques du régime étatique pouvant ainsi, soit nuire à l'action collective soit, faciliter celle-ci. Dans cette optique, un régime démocratique dans lequel les droits individuels sont protégés sera évidemment plus favorable à l'action collective. [...]
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