« Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent à leurs militants » (Daniel Halévy, «La fin des notables », 1937). Cette phrase reflète bien les propos de Philippe GARRAUD dans « Profession : homme politique, la carrière politique des maires urbains » (1989) qui défend l'idée de la formation d'une classe politique dotée de capacités et savoirs-faire spécifiques destinés à l'art de gouverner.
Au moment de la publication de cet ouvrage P. GARRAUD, membre du CNRS, travaille au Centre d'Etude et de Recherche sur la Vie Locale de l'Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux. Il est aujourd'hui directeur de recherche en Science politique au CRAP (Centre de Recherche Administratives et Politiques) et enseigne à l'IEP de Rennes. Il est l'auteur de nombreux ouvrages tels « Le chômage et l'action publique : le bricolage institutionnalisé » (2000) et à contribuer à différents articles ou écrits collectifs comme « Juger la politique, entreprises et entrepreneurs critiques de la politique » (2002).
L'ouvrage auquel nous nous intéressons se propose d'étudier la carrière politique de maires urbains (à la tête d'une commune de plus de 15 000 habitants) afin de faire ressortir les conditions, comportements et compétences permettant de briller sur la scène politique. A travers une étude empirique et diachronique l'auteur souligne les mécanismes qui font des maires de véritables entrepreneurs politiques c'est-à-dire des professionnels de la politique : des Hommes qui font carrière, qui vivent pour la politique et de la politique.
Alors dans quelle mesure est-il possible de parler de classe politique et comment parvenir à en être durablement membre ?
[...] Cependant son absence de neutralité dans certains cas ainsi que son manque d'informations concernant la méthodologie de son étude rendent sa progression argumentaire moins persuasive. Cet ouvrage n'en demeure pas pour autant inintéressant et reste comme un bon outil de représentation de la vie politique d'un maire. Après lecture une question subsiste tout de même. L'auteur semble vouloir fournir les éléments nécessaires pour s'approprier un mandat local. Pour cela il passe au crible ce que nous pouvons considérer comme l'ensemble des techniques et pratiques propres à ce milieu. Cependant il omet de s'interroger au sujet de la formation de ces élus. [...]
[...] Alors dans quelle mesure est-il possible de parler de classe politique et comment parvenir à en être durablement membre ? Dans l'objectif d'éclairer au mieux la question nous verrons premièrement les atouts (origine sociale, attitudes et moyens) qui sont, selon l'auteur, à l'origine d'une carrière au sommet de la municipalité. Puis nous démontrerons par la suite les quelques failles qui viennent remettre en question cet idéaltype de l'homme politique au comportement standard en nous arrêtant notamment sur les sources qui ont servies de support à cette étude. [...]
[...] Enfin les patrons et membres des professions libérales constitueraient en grande partie les Républicains. L'auteur développe son raisonnement en prétendant que certaines de ces professions sont génératrices de valeurs positives au métier politique en ce sens qu'elles procurent de l'expérience (un patron qui dirige une entreprise, un commerçant qui tisse du lien social, Les organisations locales et les partis politiques permettraient également de développer des valeurs sociales favorables aux valeurs politiques. Une entrée en politique par le militantisme (associatif et syndical) serait donc créatrice de savoirs faire étant donné l'investissement humain dans la machine politique. [...]
[...] Philippe GARRAUD, Profession : homme politique. La carrière politique des maires urbains Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent à leurs militants (Daniel Halévy, fin des notables 1937). Cette phrase reflète bien les propos de Philippe GARRAUD dans Profession : homme politique, la carrière politique des maires urbains (1989) qui défend l'idée de la formation d'une classe politique dotée de capacités et savoir-faire spécifiques destinés à l'art de gouverner. Au moment de la publication de cet ouvrage P. [...]
[...] Il s'agit là aussi d'un manque de renseignements mais qui concerne cette fois la provenance des maires consultés. Il est clair que les villes choisies ne sont pas équitablement répartie géographiquement sur le territoire français. Bien que l'auteur travaille a Bordeaux, la liste d'exemples est bien trop souvent bâtie sur des agglomérations du Sud Ouest : Bayonne, Bègles, Dax, Cognac, Angoulême, Anglet, Les quelques autres évoquées font parties pour la plupart de l'Ile de France. Ce déséquilibre, qu'il soit volontaire ou non, est en liaison avec ce que nous avons ici appelé l'absence d'impartialité et dont nous allons maintenant débattre. [...]
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