Partant du constat de l'émergence de mouvements qualifiés de « populistes » dans la décennie 1990 en Europe et paradoxalement de l'absence de définition claire et univoque du terme ‘populisme', Yves Mény, professeur à l'IEP de Paris et Yves Surel, chargé de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques entreprennent de répondre à la question : le populisme est-il une menace pour la démocratie ou constitue-t-il un élément du jeu démocratique ?
[...] C'est la prise de contrôle par une nouvelle élite partisane menée par Jörg Haïder dans les années 1980 qui a donné le signal de profonds changements dans ce parti, libéral à l'origine. Un troisième mode d'émergence consiste dans la fusion de mouvements épars à l'image de la fondation du Front National en 1972, structuré au départ autour de deux pôles : Ordre Nouveau (pour un renouveau idéologique de l'extrême droite) et les ‘Nationaux' regroupés autour de Le Pen. Deux éléments favorisent généralement l'essor de l'organisation populiste : le contrôle par un leader charismatique et la crise du système politique qui offre une conjoncture favorable à l'émergence de nouvelles formations. [...]
[...] C'est l'essor du télé-populisme Taguieff). Les hommes politiques font appel à des experts en communication. La production des programmes politiques dépend uniquement des sondages et des enquêtes d'opinion et leur contenu devient de plus en plus simpliste. Ce simplisme des messages de la politique institutionnalisée rejoint le simplisme spontané des messages populistes, ce dernier étant toutefois à un autre usage : leur message vise à provoquer, à choquer en violant les tabous de la société politique. III. Aux sources du populisme contemporain C'est la conjonction de différentes transformations qui semble expliquer pour partie la réactivation de la tension populiste au sein des régimes politiques occidentaux. [...]
[...] Pour eux, le peuple est le fondement du pouvoir, d'où leur critique acerbe de tous les mécanismes qui brident l'expression directe des masses. Les premiers mouvements qualifiés de populistes naissent aux États-Unis dans entre 1870 et 1900 (à l'image du Peoples Party). Ils défendent une vision duale de la société (divisée entre ‘petits' et refusent le clivage droite- gauche et mènent déjà une critique acerbe de la représentation. Selon eux, ce mécanisme fondamental de la démocratie ne fonctionne pas, les élus ‘trahissant' leurs électeurs. [...]
[...] Le populisme et les démocraties. Y. Mény, Y. Surel Introduction Partant du constat de l'émergence de mouvements qualifiés de populistes dans la décennie 1990 en Europe et paradoxalement de l'absence de définition claire et univoque du terme ‘populisme', Yves Mény, professeur à l'IEP de Paris et Yves Surel, chargé de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques entreprennent de répondre à la question : le populisme est-il une menace pour la démocratie ou constitue-t-il un élément du jeu démocratique ? [...]
[...] Ainsi le modèle représentatif libéral n'est pas forcément la démocratie idéale pour tous. Pour Margaret Canovan, la démocratie hésite toujours entre deux tendances : l'utopie et le réalisme (ou ‘politique de la foi' et ‘scepticisme'). Quand la dimension pragmatique l'emporte trop sur les attentes mises dans la démocratie, il y a place pour l'émergence du populisme. Par conséquent, au-delà de l'étude des mouvements populistes récents, c'est à une tentative de définition de la démocratie et de ses tensions populistes que ce livre s'attaque. [...]
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