Pierre Rosanvallon, né en 1948, est un historien et intellectuel français. Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la démocratie et du modèle politique français, ainsi que sur le rôle de l'État. Il occupe la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France. "Le peuple introuvable - Histoire de la représentation démocratique en France" est paru en 1998. La question de la représentation est en effet prégnante au moment où l'oeuvre paraît. La "crise de la représentation" est un thème récurrent en France pendant les années 90. Cependant, le problème n'est pas nouveau. Afin de comprendre ce phénomène, l'auteur se propose donc de retracer l'histoire de la représentation, de la Révolution à nos jours.
Rosanvallon va mettre le doigt sur les défauts de la représentation et proposer quelques éléments de correction.
Pierre Rosanvallon perçoit un « malaise dans la démocratie ». En témoignent les phénomènes de retrait comme l'abstention, la non-inscription sur les listes électorales. La crédibilité des partis est en déclin, le vote aux extrêmes se multiplie. Un sentiment d'abandon social résulte d'une coupure entre le peuple et les élites. La critique du parlementarisme et de la représentation n'est pourtant pas un phénomène nouveau. La démocratie représentative, choisie en 1870, combine pouvoir populaire et valeurs aristocratiques. Mais le problème de la représentation se pose dès la "désincorporation du social" (fin du système des ordres). La société est devenue illisible : tous les hommes, toutes les voix se valent.
[...] La règle du vote unitaire ( un syndicat = une voix, peu importe le nombre de membres de chacun) est finalement remplacée par le vote à la proportionnelle. Le syndicalisme se structure, s'institutionnalise comme l'intermédiaire nécessaire entre ouvriers et patrons. Le but est de "rendre le social plus organique", "le structurer pour qu'il devienne saisissable". Les syndicats sont devenus des organes qui ne dissocient pas le groupe représenté de l'organe représentant. Le syndicalisme révolutionnaire participe à la construction d'une démocratie d'équilibre. [...]
[...] Charles Benoist propose de reprendre les professions prises en compte dans le recensement. Mais les catégories " professions inconnues" et "population non classée" sont trop importantes. Une nouvelle forme d'exclusion risque d'apparaître. De plus, ces catégories risquent de figer la société alors que le but est de lui redonner corps. Le projet de représentation professionnelle est abandonné au profit d'une représentation proportionnelle. D. Le nouvel ordre des opinions _ A la vision arithmétique ( justice des nombres : un homme, une voix) succède la vision sociologique de la représentation, qui distingue les particularités sociales et les reproduit à échelle réduite au Parlement. [...]
[...] "Le peuple introuvable", Pierre Rosanvallon Pierre Rosanvallon, né en 1948, est un historien et intellectuel français. Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la démocratie et du modèle politique français, ainsi que sur le rôle de l'État. Il occupe la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France. Le peuple introuvable - Histoire de la représentation démocratique en France est paru en 1998. La question de la représentation est en effet prégnante au moment où l'oeuvre paraît. [...]
[...] Les rapports entre État et société sont donc reconsidérés, surtout après la Première Guerre mondiale. Le peuple en appelle à une refonte des organisations gouvernementales. Il faut limiter le politique, supprimer les intermédiaires superflus. C'est au même moment que l'introduction d'expertise dans les décisions est accrue. L'État n'est plus vu comme un organe omniscient, surplombant la société. C'est l'avènement d'une "administration plus modeste faisant appel à des compétences externes". L'État consultatif est donc le complément de la légitimité politique issue du vote. [...]
[...] Le chef de l'État ne doit plus être l'inconnu de l'Élysée Ces candidats décrits comme étant plus jeunes, plus pragmatiques tendent à redéfinir la relation entre citoyens et élus. Démagogie? Peut- être. Ce nouveau populisme cache sans doute l'absence d'un réel débat. Mais cette mise en scène de la politique désacralise les élus et érige les citoyens en véritables protagonistes de l'élection. La démocratie directe est peut-être une solution à cette crise de la représentation qu'évoquait Pierre Rosanvallon. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture