L'Europe du début du XIXème siècle est largement soumise à un état de guerre permanent notamment dû aux guerres napoléoniennes. Chaque Etat adopte donc une position défensive et offensive, notamment par le biais de nombreuses alliances. De plus l'impact de la Révolution française commence à émerger, particulièrement par des mouvements nationaux en Allemagne et en Italie. Les grandes puissances tentent de maintenir un système homogène à travers la conservation des valeurs et des idéaux monarchiques.
Le XIXème siècle connaît l'avènement de la guerre totale, dont le but principal poursuivi est la destruction complète des forces ennemies. Les premiers engagements sont décisifs si bien que le conflit se termine rapidement et n'exige pas une mobilisation générale. Pourtant, cette guerre totale doit être dans une large mesure combinée à d'autres moyens pour parvenir à la victoire.
C'est ainsi que ce que Carl Von Dekker appelle « petite guerre » constitue une de ces méthodes.
Carl Von Dekker, né en 1784 et mort en 1844, était un général prussien mais est également l'auteur de Der kleine Kriege im Geiste der neueren Kriegsührung. Il défend largement le rôle prépondérant que doit jouer la petite guerre dans les guerres du XVIIIème et du XIXème siècle. Il insistera amplement sur son aspect complexe et technique.
Un éclaircissement sur ce qu'entend Von Dekker par « petite guerre » semble cependant s'imposer. Il faut avant tout exercer une distinction entre petite guerre et e que l'on appelle aujourd'hui guérilla en français « petite guerre ».
Telle que Von Dekker se pose la question, nous pouvons donc nous interroger sur le rôle que joue la petite guerre dans la conduite de la guerre aux XVIIIème et XIXème siècles.
Il apparaît donc la petite guerre est soumise à des composantes complexes, et de fait joue un rôle particulier dans la conduite des hostilités, permettant un parallèle avec la guerre de partisans.
[...] Il apparaît donc la petite guerre est soumise à des composantes complexes, et de fait joue un rôle particulier dans la conduite des hostilités, permettant un parallèle avec la guerre de partisans. I. La petite guerre : des composantes complexes A. Aux origines de la petite guerre a. Origine Sa naissance se situe en réalité dans les années médianes du XVIIème, avec la publication des traités majeurs. Différents hommes de guerre de l'époque y font d'ailleurs référence. Ainsi, le maréchal de Saxe dans son Traité des légions admet son utilisation dans la campagne de 1741 pendant la guerre de succession d'Autriche. [...]
[...] La petite guerre trouve ses bases dans la guerre de Trente ans mais aussi dans la guerre de succession d'Espagne. Pour Guibert, la naissance de ces troupes en France s'est réellement effectuée au XVIIème, et serait dû à une corrélation entre la modification dans la façon de se battre et l'apparition des troupes légères : les armées seraient plus nombreuses et plus chargées. Les troupes légères permettraient alors le renseignement. C'est en réalité seulement avec Napoléon que la petite guerre trouve son concept de guerre nationale. [...]
[...] Conclusion Von Dekker défend dans cet extrait largement le rôle que joue la petite guerre dans le cours de la guerre en mettant en avant ses spécificités. Elle se doit de nuire au maximum à l'ennemi par tous les procédés possibles en évitant l'emploi de la force armée. C'est pourquoi cette guerre requiert des compétences particulières. Le parallèle avec la guerre de partisans semble être inévitable dans un contexte de développement des mouvements nationaux qui vont aller en s'accroissant tout au long du XIXème mais aussi du XXème siècle notamment par l'apparition du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. [...]
[...] De la petite guerre à la guerre de partisans a. Une distinction primordiale entre les deux termes L'auteur insiste largement sur la distinction qu'il faut effectuer entre petite guerre et guerre de partisans : la première nous paraît différente essentiellement de la seconde. Ceci semble original lorsque l'on sait que le XVIIIème siècle ne parvient pas à les distinguer clairement. La première et la plus importante des différences réside dans la nature même de ce que représente ces deux types de guerre : la première est une guerre régulière et la seconde est irrégulière : dans la petite guerre, tout peut être régulier ; dans la guerre de partisans tout est irrégulier De fait, les opérations effectuées sont distinctes : la petite guerre lie ses opérations à celle de l'armée alors que les opérations de la guerre de partisans sont totalement indépendantes. [...]
[...] Il ne faut pas oublier pourtant les différences notoires entre les deux guerres, la petite guerre étant subordonnée au commandement armée étatique. Cette forme de guerre s'inscrit dans la lignée du système post-westphalien qui repose sur le postulat selon lequel la force armée est concentrée et monopolisée par l'Etat c'est-à-dire l'institution militaire. Von Dekker semble néanmoins négliger le rôle des forces armées traditionnelles dans une période où la guerre était rapidement jouée et surtout dans le cadre de batailles décisives. [...]
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