Penser les frontières de l'Europe du XIXe au XXIe siècle est un livre original, qui reprend le titre d'un colloque organisé en Mars 2003 au sein du département d'histoire de l'Ecole Normale Supérieure. Publié en Septembre 2004 sous la direction de G. Pécout, professeur à l'ENS Ulm aux éditions PUF, ce livre de trois cent soixante treize pages est avant tout un livre d'idée qui permet de réfléchir l'actualité sur des bases scientifiques.
Un constat s‘impose à nous: pour la première fois en Mai 2004, l'Europe sera unie non pas par la force mais par un libre consentement des peuples. Ainsi l'Europe, construite sur une idée simple, celle de faire la paix, prend toute sa force lors de ce nouvel élargissement et devient dans les faits une force d'attraction puissante, un levier de changement pour les pays qui se considèrent Européens mais n‘ont pas été intégrés. Dans ce contexte, faire ou non partie de l'Union Européenne devient une affaire d'État, et face à la demande pressante de ces pays et à la peur diffuse qui tiraille le ventre des états déjà membres, il est nécessaire de s'interroger sur les limites de l'Europe.
[...] Même s'il s'agit bien sûr d'un livre d'idée, il tombe un peu trop dans l'écueil du vœu pieu, le conditionnel étant souvent utilisé. Prenons un exemple: Chypre. Affirmer la prégnance du rôle de l'Europe dans la résolution du conflit est intéressant, mais limité. Pourquoi ne pas avoir associé un expert de la région pour qu'il esquisse la marche à suivre vers la paix en termes pragmatiques? Pourquoi, à une démarche de définition du rôle, ne pas avoir l'audace d'associer une démarche de proposition? Cependant cette approche est affirmée et donc justifiée dès le début du livre par la référence explicite à V. [...]
[...] Penser les frontières de l'Europe Du XIXe au XXIe siècle, de Gilles Pécout Penser les frontières de l'Europe du XIXe au XXIe siècle est un livre original, qui reprend le titre d'un colloque organisé en Mars 2003 au sein du département d'histoire de l'Ecole Normale Supérieure. Publié en Septembre 2004 sous la direction de G. Pécout, professeur à l'ENS Ulm aux éditions PUF, ce livre de trois cent soixante treize pages est avant tout un livre d'idée qui permet de réfléchir l'actualité sur des bases scientifiques. [...]
[...] Du fait de cette absence d‘unité dans le passé, définir des frontières fixes et durables pour l‘Europe n‘aurait- il pas pour conséquence d‘amoindrir son rôle politique en faisant se refermer sur elle-même cette forteresse potentielle. Bien sur, la reconnaissance d'une identité Européenne justifie l'existence de cette entité. Cependant à quoi renvoie le terme d'identité Européenne? Doit-on la chercher dans des caractères distinctifs (et donc exclusifs) tels qu'une population bien nourrie, à majorité urbaine, qualifiée ou bien doit-on admettre qu'il s'agit moins de limites précises que d'interfaces qui permettent des formes d'échanges variées? Et, dans le flou, pourquoi ne pas chercher l'Europe dans les désirs d'y appartenir? [...]
[...] Ils se prononcent donc pour l'intégration à long terme de la Turquie, un pays qui sera sans nul doute un jour ou l'autre un ballon d'oxygène pour l'Europe. Ce livre appelle bien sur à ouvrir le débat, et il est d'autant plus bienvenu à une heure ou le débat sur l'Europe reste embryonnaire. [...]
[...] Le chapitre VII s'interroge de manière plus précise sur une possible frontière sud est de l'Europe: les Balkans. Si les frontières de l'Europe sont importantes pour les Européens, elles le sont d'autant plus pour ceux qui veulent y entrer puisque l'Europe comme îlot de prospérité est la mieux à même d'inventer un processus nouveau, supranational qui passe par un nouveau rapport au territoire résolvant ou apaisant la question des minorités, une question brûlante dont les Balkans connaissent le coût et qui perdrait de sa dangerosité dans le cadre d'une entité supranationale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture