L'ouvrage de Robert Michels sur les partis politiques est un classique de la science politique. Publié à la veille de la première guerre mondiale (1914) en Allemagne et très rapidement en France, ce livre est une des premières études sur un phénomène politique qui était encore assez jeune. La thèse principale qu'il développe tout au long de l'ouvrage vise à montrer que les partis politiques, sous leurs dehors démocratiques, se transforment inéluctablement en organismes oligarchiques
[...] Michels décrit les étapes qui conduisent à cet état de fait : d'abord, pour plus d'efficacité, les partis politiques même naissants on besoin de délégués issus de leurs rangs. Rapidement, leur tâche est amenée à se compliquer, exigeant de leur part une certaine habileté, des dons oratoires et un grand nombre de connaissances objectives. Il en résulte que dans les partis politiques modernes, on réclame pour les chefs une sorte de consécration officielle, en insistant sur le fait de former une classe de politiciens professionnels, qui sont en quelque sorte des techniciens de la politique, éprouvée et patentés. [...]
[...] Ainsi résumé, cela ressemble fort au portrait que nous dresse l'auteur de l'évolution observée de facto au sein des partis politiques. Des intuitions particulièrement pertinentes pour les partis communistes : certaines des analyses menées par Robert Michels sur les partis socialistes européens ont quasiment des accents prophétiques lorsqu'on sait ce qu'il est advenu quelques années plus tard des partis communistes. Ainsi, lorsque l'auteur fustige l'adoration latente des militants pour leurs chefs, en relevant des symptômes à peine perceptibles tels que l'absolue docilité avec laquelle on obéit au moindre de ses signes, ou l'indignation avec laquelle on accueille toute critique dirigée contre sa personne on ne peut s'empêcher de penser par exemple à Staline dans les années 1930 ou à Hodja dans les années 1950. [...]
[...] Mais qui a vieilli sur maints aspects et qui souffre de longueurs, d'a priori et d'une faiblesse de sources Au niveau de l'écriture : le livre est agréable à lire, son style n'a rien de rébarbatif et reste accessible (la traduction française de Jankélévitch, effectuée en 1971 pour Flammarion, y est sans doute pour quelque chose). Pour autant, l'ouvrage souffre d'une structure lourde (six parties et trente chapitres pour seulement 300 pages) qui entraîne des répétitions ; certaines analyses sont menées deux à trois fois dans des termes quasiment semblables. [...]
[...] Les partis politiques de Robert Michels Introduction L'ouvrage de Robert Michels sur les partis politiques est un classique de la science politique. Publié à la veille de la première guerre mondiale (1914) en Allemagne et très rapidement en France, ce livre est une des premières études sur un phénomène politique qui était encore assez jeune. L'auteur, lui-même socialiste et membre du SPD, est très nettement influencé par Marx et Weber. La thèse principale qu'il développe tout au long de l'ouvrage vise à montrer que les partis politiques, sous leurs dehors démocratiques, se transforment inéluctablement en organismes oligarchiques le titre complet de l'ouvrage est Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties. [...]
[...] Conclusion L'intérêt de ce livre réside surtout dans la dénonciation du fait que la politique (vue ici par le prisme de ses partis) a une tendance naturelle à la professionnalisation, ce qui est vu d'un mauvais œil par l'auteur lui- même. Si certaines de ses explications restent partiales et partielles, ce livre n'en demeure pas moins un classique de la science politique, qui influencera de manière notoire d'autres ouvrages sur le même sujet, comme celui de Maurice Duverger portant le même titre. [...]
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