Les partis politiques, Maurice Duverger

Résumé du document

Alors que la course pour la présidentielle s'accélère à grands pas, on se rend de plus en plus compte de l'importance de posséder en sa faveur un parti fort et structuré pour mener à bien sa campagne. Ces machines politiques organisées comme des entreprises sont un rouage essentiel du système politique contemporain. Le terme « parti » couramment utilisé dans le langage médiatique recouvre en fin de compte une notion bien plus complexe que le laisse supposer son utilisation fréquente. Sa structure, son organisation, sa composante doivent être pris en considération pour le saisir dans sa globalité. M.Duverger, constitutionnaliste français et auteur de l'ouvrage « Les partis politiques », expose dans son travail les caractéristiques et le fonctionnement des partis politiques. Il s'intéresse entre autre sur la distinction entre partis de cadres et partis de masses. A partir de là, demandons-nous sur quels critères repose cette différenciation et comment l'évolution du champ politique a-t-elle modifié ce paysage ? L'étude de la structure comme critère déterminant de distinction entre partis de cadres et partis de masses (I), nous permettra d'approfondir et de dépasser cette analyse (II).

Extraits

[...] Une nouvelle structure de parti a-t-elle vu le jour selon Duverger ? II) Les limites analytiques de cette différenciation politique Partis communistes et partis fascistes : partis de cadres ou partis de masses ? Dans son analyse, Duverger reconnaît bien que la distinction entre partis de cadres et partis de masses n'est pas aussi évidente que nous l'avons faîtes précédemment. Car, en effet, la théorie et les grandes lois nomothétiques ne doivent pas nous faire oublier les réalités empiriques du terrain. [...]

[...] Enfin, le notable technicien possédant des qualités dans le registre d'organiser et de gérer une campagne politique. Fortune, prestige et habileté de technique : voici les trois caractéristiques du notable dans le parti de cadres. Ces notables servent de point d'appui au candidat pour préparer les élections. Par conséquent, comme le dit Duverger : ce que les partis de masses obtiennent par le nombre, les partis de cadres l'obtiennent par le choix. L'absence d'adhérent au sens massif du terme entraîne une organisation différente du parti : il est plus décentralisé, moins structuré, moins hiérarchisé. [...]

[...] Tout d'abord, il doit permettre d'assurer l'éducation politique des masses adhérentes (généralement ouvrière) pour à terme former des élites politiques capable de gouverner le pays. Ensuite, son nombre est déterminant d'un point de vue purement financier car les cotisations doivent servir au financement de la campagne. Le refus de gros donateurs privés pose sur les adhérents les responsabilités mêmes du parti. Le choix d'échapper aux contraintes capitalistes en privilégiant un financement démocratique des campagnes, montre toute l'importance accordée au simple adhérent. [...]

[...] A partir de là, demandons-nous sur quels critères repose cette différenciation et comment l'évolution du champ politique a-t-elle modifié ce paysage ? L'étude de la structure comme critère déterminant de distinction entre partis de cadres et partis de masses nous permettra d'approfondir et de dépasser cette analyse (II). La structure comme critère déterminant de distinction entre partis de cadres et partis de masses L'adhérent : la base charnière du parti de masse Comme son nom l'indique, le parti de masses se caractérise par son nombre d'adhérents. Oui, mais pas seulement et qu'est-ce que cela signifie concrètement ? [...]

[...] Le poids politique relativement nul des masses ouvrières ne permettait pas le développement de partis de masses. Avec l'ouverture du marché politique, les partis de masses se sont développés progressivement mais sans rupture immédiate avec les partis de cadres. Au tout début, ce sont les partis de cadres qui ont essayé d'assouplir leurs structures afin de répondre aux revendications et aux mécontentements des masses. Mais en réalité, les notables étaient aux commandes du parti et les adhérents symbolisaient seulement une apparente légitimité populaire. [...]