Moisei Ostrogorski, personnalité russe atypique, suivi à Paris les cours de l'école libre des sciences politiques et fit plusieurs voyages d'études aux États-Unis et en Angleterre. Il publie en 1902 la démocratie et l'organisation des partis politiques : l'extension du droit de suffrages impose que les partis créent progressivement des machines électorales et utilisent de plus en plus des professionnels de la politique. Il regrette les effets pervers qu' engendreraient les partis politiques : manichéisme du débat politique, embrigadement partisan, durcissement artificiel des conflits politiques par les partis. Il plaide pour une réforme qui substituerait aux actuels partis omnibus (partis proposant un programme d'action sur toutes les questions du débat politique, et donc entreprise simplificatrice, manichéenne et rigide) des partis ad hoc qui ne chercheraint qu'à mobiliser sur les questions spécifiques jusqu'à ce qu'elles soient résolues. Ce type d'organisations engendrerait aussi des citoyens moins passifs. Aujourd'hui, cette proposition peut paraître naïve car toute politique sectorielle tend à se pérenniser et à élargir son programme d'action. On sait aussi que le rôle de médiateur des partis est indépassable et que la simplification des débats est une condition de l'action politique.
[...] Pourquoi ce manque de confiance dans les partis politiques ? 2 systèèmes d'hypothèèse peuvent êêtre formuléés : les potentialitéés d'action politique : dans une ééconomie globaliséée oùù les pays sont de plus en plus déépendants, les partis ne peuvent qu'agir sous contrainte forte et ne peuvent donc facilement satisfaire les attentes d'un éélectorat souvent idééaliste et ne voulant pas voir les contraintes de l'action politique. Conscients d'avoir des marges d'action limitéées, les partis n'osent d'ailleurs plus proposer des alternatives politiques fortement déémarquéées les unes des autres. [...]
[...] Pas de fin pour les idééologies politiques Péériodiquement, le thèème de la fin des idééologies politiques rejaillit dans l'opinion. L'éévolution de l'Histoire conduirait inééluctablement àà la déégéénéérescence des idééologies, des penséées conflictuelles, irrationnelles, affectives. La montéée de la technocratie et d'une approche déépassionnéée, technicienne àà des problèèmes devrait conduire àà la pacification du déébat politique. Mais les conflits et mouvements sociaux de la fin des annéées 60 et des annéées 70 ont fait reculer provisoirement cette idéée, car les grandes utopies contestataires et libertaires semblaient alors renaîître dans un monde trop techniciséé et trop contraint. [...]
[...] Gauche et droite doivent êêtre dééfinis comme des formats de l'expression politique et non pas par un contenu. Mais elles continuent àà faire sens parce qu'en permanence le déébat déémocratique et les éélections politiques exigent de simplifier le rééel complexe et que, pour des raisons historiques, elles constituent les rééféérences disponibles pour opéérer cette simplification. De plus, il existe une forte congruence entre le classement des programmes partisans sur la dimension gauche/droite et les positions de leurs éélecteurs sur une ééchelle d'orientation politique. [...]
[...] Les déébats idééologiques institutionnels se limitent àà des discussions sur le meilleur mode de scrutin. Les catéégories sociales ne s'opposent plus sur la forme de sociéétéé, elles se contentent de dééfendre leurs intéérêêts et de tirer profit d'un systèème qui n'est plus contestéé. Nééanmoins, la renaissance d'idééologies extréémistes est toujours possible lorsque certains thèèmes nouveaux, porteurs de conflits, deviennent centraux dans le déébat politique. D. Déécomposition et recomposition des systèèmes idééologiques La modernitéé occidentale correspond non seulement àà la valorisation des idééaux déémocratiques, mais aussi àà la valorisation de la raison de la science, au déétriment des idééologies et des utopies qui enchantent le monde et promettent un bonheur instantanéé àà venir. [...]
[...] Au total, aucune solution n'est parfaitement satisfaisante. Si l'on déésigne les partis par le type de lutte qui lui ont donnéé naissance, on a parfois du mal àà comprendre ce qu'il est devenu au fil du temps. Si on veut caractéériser chaque parti selon une séérie de critèères et identifier de vééritables familles politiques multidimensionnelles, on oublie un peu les origines de chaque parti. Si l'on priviléégie une analyse diachronique des familles partisanes, on déésignera les familles partisanes par un seul critèère. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture