En février 1848, au terme de plusieurs jours de révolte, la Monarchie de Juillet est renversée et le régime de Louis-Philippe laisse sa place à un gouvernement provisoire majoritairement républicain, avec quelques socialistes. La Seconde République est proclamée le 27 février 1848. Le document étudié, intitulé les Partageux, est un extrait de journal qui appartient à une série d'articles formant la « bibliothèque anti-socialiste à un sou ». Selon le dictionnaire Larousse, le terme de partageux s'emploie « ironiquement d'une personne qui réclame le partage général des terres et la communauté de tous les biens » ; autrement dit, il fait l'amalgame entre un socialiste et un communiste. Son auteur Jean Wallon, le destine au peuple qu'il veut convaincre du bien-fondé de ses idées. Cela se devine grâce à la formule « dialogue à la portée de tous » et à son prix : 5 centimes. Il s'agit donc d'un journal populaire. Cet écrivain du courant de la « Bohème », est un philosophe (Du vrai, du beau et du bien) et un théologien (plusieurs ouvrages concernant les jésuites et le clergé) catholique français. Jean Wallon, né en 1821, a 38 ans lorsqu'il publie Les Partageux sûrement pour mettre en garde ses lecteurs contre le socialisme. Il prétend en effet avoir été socialiste quelques années auparavant, pour ensuite se tourner vers Dieu.
Le texte s'organise en trois parties. Tout d'abord, il y a un dialogue entre deux personnages : le père François (un vieux paysan catholique et peu concerné par la politique) et le Démocrate (un jeune bourgeois aisé ayant fait des études à Paris, et qui comme son nom l'indique est démocrate). Puis, l'auteur décrit en détail le père François, avant de faire de même avec le Démocrate.
La révolution de 1848, qui a renversé la Monarchie, apparaissait unanime à Paris. Mais les provinciaux, eux, étaient-ils autant concernés ? Quelle position ont-ils adoptée à son égard ?
[...] Jean Wallon fait en premier lieu l'éloge du père François. Il en dresse le portrait de manière à le faire passer pour le parangon de l'homme pieux et travailleur, autant attaché à son dieu qu'à sa terre (c'est la thèse qu'il défend). De ce fait, il compte lui attirer la sympathie des lecteurs.Wallon met en avant la piété de l'homme, et sa foi indéfectible en Dieu, considérée ici comme une qualité. Il le présente comme un exemple à suivre. Nous apprenons du père François que toute sa vie il a travaillé sans paix ni trêve, excepté le dimanche et que c'était un religieux observateur des jours de repos que nous devons à Dieu Il participe de plus à la vie de son église, où il occupe un poste de chantre. [...]
[...] Là, il est devenu démocrate Cette phrase résume la pensée de l'auteur à elle seule. Wallon dénonce en effet le caractère pervertissant de Paris. Son insalubrité et sa misère peuvent l'avoir frappé à tel point qu'il aurait décidé de devenir démocrate. Mais il est plus probable que ce soit l'importance qu'a la politique à Paris qui l'ait rendu démocrate. Car le Paris du XIXe est avant tout le lieu de discussion et d'échanges par excellence. Même si les libertés politiques ont souvent été restreintes, nombreux sont les cafés, salons et autres lieux de rassemblement. [...]
[...] Ainsi, il pense que seule la religion est synonyme de calme et de stabilité. Cependant, la religion n'est pas la seule valeur que Wallon prône : il y a aussi l'attachement à la terre. Wallon veut ici démontrer que le travail physique, particulièrement celui de la terre, préserve la santé et permet de conserver son indépendance et sa vigueur longtemps. Il parle d'« un homme qui a passé, et bien passé la soixantaine Une personne de son âge en aussi bonne forme étant rare au XIXe siècle, Wallon attribue cela à son activité. [...]
[...] Il prétend en effet avoir été socialiste quelques années auparavant, pour ensuite se tourner vers Dieu. Le texte s'organise en trois parties. Tout d'abord, il y a un dialogue entre deux personnages : le père François (un vieux paysan catholique et peu concerné par la politique) et le Démocrate (un jeune bourgeois aisé ayant fait des études à Paris, et qui comme son nom l'indique est démocrate). Puis, l'auteur décrit en détail le père François, avant de faire de même avec le Démocrate. [...]
[...] Après avoir montré la bonté du religieux, il tente de créer chez le lecteur de l'antipathie pour le démocrate. Pour ce faire, il s'attache à le décrire de la manière la plus péjorative qu'il le peut, de même que la République.Wallon tente de convaincre les lecteurs que même en n'ayant pas vraiment d'avis politique, il est possible d'être opposé à la république. Le père François n'est ni pour ni contre, mais plutôt indifférent : jusqu'à présent il n'empêche ni les avoines de venir, ni les haricots de monter Il est simplement sceptique : [c']est un gouvernement comme un autre, faut voir ce qu'il a dans le ventre dit-il. [...]
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